Les Féministes anticapitalistes soutiennent l’appel à mobilisation lancé par la plateforme Mirabal : le dimanche 24 novembre 2024, retrouvons-nous à la place Poelaert à Bruxelles, dès 12h pour assister aux prises de paroles et animations, et à 14h pour manifester contre les violences sexistes et sexuelles ! Nous publions ci-dessous la version longue du tract que nous distribuerons à cette occasion.

La situation politique internationale nous le démontre jour après jour : des offensives contre les droits des femmes et minorités de genre se multiplient. Aux États-Unis, un misogyne notoire vient de réaccéder au pouvoir, menaçant notamment l’accès à l’avortement et la vie des personnes trans. En Iran, l’étudiante Ahou Daryaei, qui s’était dévêtue devant son université, en signe de protestation contre les répressions du régime iraniens envers les libertés des femmes*, a été arrêtée et envoyée en hôpital psychiatrique. Au niveau national, la Belgique n’est pas en reste. Cette année, nous décomptons déjà 19 féminicides(1)20 en ajoutant le féminicide et le double infanticide qui a eu lieu le samedi 16 novembre à Ixelles. Le 24 septembre dernier, les cinq partis en négociation pour former la future coalition ont bloqué une proposition de loi visant à renforcer l’accès à l’avortement. Une fois de plus, nos corps sont marchandisés sur l’autel des compromis politiciens.

Les violences subies par les femmes* s’inscrivent dans un continuum, allant des blagues sexistes jusqu’aux féminicides. Entre ces deux bouts, se trouvent toutes les formes de violences : économiques, psychologiques, physiques… Ces violences s’inscrivent dans un système patriarcal, raciste et capitaliste qui les encourage et les banalise. Les conditions de vie matérielles des femmes* ont un impact direct sur la possibilité que ces violences s’exercent. L’indépendance financière, le droit à l’autodétermination et au contrôle de nos corps sont essentiels pour garantir notre liberté !

Nous exigeons :

  • Un plan d’investissement massif pour la prévention contre les violences sexistes et sexuelles;
  • L’accès réel, libre et gratuit à tous types de contraceptions et à l’avortement ainsi que la fin du délai de réflexion dans le cas de recours à l’IVG;
  • La fin du statut de cohabitant·e et l’individualisation des droits;
  • La révision de la réforme des pensions et des crédits-temps;
  • Le refinancement du secteur non-marchand, largement féminisé;
  • La régularisation de toutes les personnes sans papiers.

Le seul moyen d’y parvenir est de s’organiser. Les droits dont les femmes* disposent aujourd’hui sont le fruit de luttes ! Ne laissons pas nos vies entre les mains de politicien·nes qui marchandent nos droits et aggravent les inégalités de genre, de race et de classe en attaquant les mouvements sociaux, en coupant dans les services publics et en laissant la destruction du vivant se poursuivre. Organisons-nous via des mouvements féministes forts et indépendants !

À nous la rue ! Aucune de nous ne sera réellement libre tant que nous ne serons pas toutes libres !