Deux ans après l’assassinat de Marielle Franco et à l’approche des élections municipales brésiliennes, nous apprenons avec beaucoup de tristesse l’exécution de Raimundo Gonçalves de Lima Neto dans la ville de Jundaís (RN). Petit entrepreneur dans le domaine du nettoyage urbain, il était pré-candidat à la préfecture de la ville pour le PSOL et rêvait d’améliorer la qualité de vie de la population.
Netinho, comme on le surnommait, était un travailleur humble, très apprécié et estimé par habitant·e·s de la ville. Il était en tête des sondages d’intentions de vote avec 45% à 50% de soutien, contre 10% à 12% pour le candidat en deuxième place. Un mois avant ce cruel meurtre, dans une réunion de préparation de sa campagne avec Sandro Pimentel (PSOL-RN), il se confiait : « nous sommes maintenant très sûrs de pouvoir contribuer à la réalisation de mon rêve, qui est celui de transformer la qualité de vie de la population de ma ville, mais je n’ai qu’une peur : ici, dans chaque veille d’élection, un candidat est assassiné ».
En effet, la ville compte un historique de violence politique important contre celles et ceux qui osent remettre en question les pouvoirs locaux. Et le 11 avril dernier, alors qu’il rentrait dans sa ferme, il a été surpris par des assassins armés, sans aucune possibilité de se défendre. Cet épisode d’une lâcheté et d’une violence extrêmes illustre le quotidien des militant·e·s brésilien·ne·s sous un gouvernement qui se ne gêne pas de bafouer les droits et réprimer celles et ceux qui osent lever leur voix pour réclamer du changement. Il s’agit d’une tentative claire de faire taire celles et ceux qui tentent d’améliorer les conditions de vie des couches populaires, dans un des pays les plus inégalitaires du monde. Ce meurtre brutal ne doit pas tomber dans l’oubli. Nous exigeons que justice soit faite, et affirmons toute notre solidarité avec les camarades brésilien·ne·s en lutte.
Netinho, presente !
Publié sur le site de solidaritéS