À mi-chemin entre documentaire et cinéma d’animation, Samouni Road de Stefano Savona revient sur l’opération Plomb durci (2008-2009) avec l’histoire de la famille Samouni.
Raids et bombardements aériens : l’opération Plomb durci a provoqué la mort de 1400 Palestien·ne·s, la plupart des civil·e·s. Bouleversé par cette violence, le cinéaste et anthropologue italien Stefano Savona décide de poser sa caméra sur le destin de la famille Samouni. À travers des témoignages, des souvenirs ou simplement des silences, Savona raconte les vies ravagées d’Amal, de Fouad, de leurs frères et de leurs cousins qui ont un jour brutalement perdu leurs parents, leur maison et leurs oliviers à Zeitoun, dans les faubourgs de Gaza. Un travail titanesque d’investigation corroboré par les rapports de l’armée israélienne relate le déroulement des faits.
Pour donner vie aux souvenirs des survivant·e·s pendant et avant le massacre, le documentaire bascule dans l’animation. Les spectateurs et spectatrices se trouvent alors plongé·e·s dans l’épreuve de la famille Samouni : un père exécuté devant ses enfants alors qu’il n’opposait aucune résistance aux soldats, et les images de 21 membres de la même famille tué·e·s lors du bombardement d’une maison dans laquelle ils·elles s’étaient réfugié·e·s. Pour reconstituer le point de vue des soldats israéliens, le cinéaste a produit des images 3D de drones verrouillant leurs futures cibles meurtrières, tel un jeu vidéo.
Samouni Road, qui a reçu le prix du meilleur documentaire au dernier Festival de Cannes, est une œuvre importante, qui rappelle la souffrance du peuple palestinien qui requiert plus que jamais notre solidarité. Palestine vivra, Palestine vaincra!
Publié sur le journal de solidaritéS.