Nous étions plus d’une centaine à occuper la place devant la Gare Centrale de Bruxelles, suite à l’appel du Collecti.e.f 8 maars, pour refuser de normaliser les mobilisations du mouvement anti-choix en Belgique comme à l’international. Les interventions concernant la situation dans différents pays – Venezuela, Belgique, Brésil, Bolivie, Argentine, Italie, Pays-Bas, Iran, Pologne, Chili – confirment la nécessité d’une lutte féministe anticapitaliste pour refuser le contrôle de nos corps et de nos désirs par l’Etat et/ou les institutions religieuses au service du système capitaliste raciste et hétéropatriarcal. Même dans les pays les plus libéraux sur la question, l’accès à l’IVG est fortement limité par le manque de formation de praticien.nes, les délais d’attente et les objections de conscience.
En Belgique, depuis octobre 2018, l’avortement n’est plus régi par le code pénal mais par le code civil. Cependant, ceci ne change rien aux conditions d’accès à l’IVG et à sa potentielle criminalisation. Ni les sanctions pénales de prison n’ont été amendées, ni le délai dit “de réflexion ” de 6 jours, ni le nombre de semaines de grossesse maximum, ni l’obligation de parler des “alternatives à l’avortement » (adoption) n’ont été modifiées. La seule chose qui a changé c’est que les médecins ne doivent plus attester d’un « état de détresse » chez la personne demandeuse. Au même moment, le gouvernement a voté une loi permettant la reconnaissance du fœtus et de l’enfant sans vie à partir de 20 semaines en donnant toujours plus rapidement le statut d’une personne civile au fœtus. Cette loi est un vrai tremplin pour l’assimilation des IVG à des meurtres.
Nous revendiquons un accès légal, gratuit et inconditionnel aux IVG dans le respect de nos identités de genre. Ceci implique :
- La suppression des sanctions pénales, du délai de réflexion imposé et des limitations en fonction des semaines de grossesse.
- La multiplication des formations à la pratique des IVG.
- La liberté de décider si, quand et avec qui nous souhaitons faire des enfants.
- Une éducation à la vie sexuelle et affective abordant le plaisir sexuel et déconstruisant les représentations sexistes hétéronomées.
- Des revenus qui permettent notre autonomie.
- Un accès total aux soins de santé et aux traitements médicaux.
- La régularisation de toutes et la couverture de l’IVG par l’aide médicale urgente.