Ci-dessous, le texte du tract qui sera distribué par la Gauche anticapitaliste ce 21 mars à l’occasion de la journée internationale de lutte contre le racisme.


En 2020, nous avons participé à la plus grande mobilisation antiraciste depuis les années 1960. Partout dans le monde, des centaines de milliers de manifestant.e.s sont descendu.e.s dans la rue et le 7 juin en Belgique, nous étions plus de 15.000 à nous mobiliser en écho au mouvement Black Lives Matter. L’assassinat de Georges Floyd dont les images ont fait le tour du monde a libéré la parole et les consciences partout, et chez nous aussi :  C’est la police qui a tué le jeune Adil lors d’une course poursuite comme elle a tué Medhi, Lamine, Mawda, Dieumerci, Jonathan, Ouassim et Sabrina … La liste s’est encore allongée depuis ce grand rassemblement, au moins trois nouvelles victimes : Akram, Ibrahima et Ilyes.

STOP aux violences racistes de la police

Les violences policières s’intensifient, la justice s’en fout et rien ne bouge. Nassage, arrestations de masse, brutalités, humiliations, insultes… d’Extinction Rebellion à la Santé en Lutte ou lors de la récente action contre la Justice raciste et de classe. Sans oublier l’assassinat de Chovanec par la police de Charleroi avec le salut nazi comme signature politique. L’affaire Mounaime, les nombreuses agressions contre des migrant.e.s avec ou sans papiers, le tabassage par la brigade Uneus (Saint-Gilles) de 3 jeunes femmes qui avaient appelé la police à l’aide après une agression sexiste, abus de pouvoir et violences répétés, Sanctions Administratives Communales (SAC) principalement dans les quartiers populaires.. STOP !

STOP à la justice de classe

En novembre, 17 militant.e.s de la FGTB ont été condamnés à des peines de prison avec sursis et à des amendes pour “entrave méchante à la circulation” dans le cadre d’un mouvement de grève. En février, le policier qui a tué Mawda (2 ans et demi) a été condamné à un an avec sursis alors que le chauffeur présumé devra purger 4 ans de prison ferme. Cette justice-là marche sur sa tête, sur nos têtes. Selon un rapport du Comité P, de 2013 à 2017, la majorité des décisions de justice pour des faits de violences policières ont abouti à des non-lieu (68 %), des acquittements (20 %) ou des suspensions de prononcé (6 %). 94 % des plaintes n’ont donc pas abouti à des condamnations !

La police, sommet de l’iceberg du racisme d’Etat

Comme le mouvement Black Lives Matter aux EU, exigeons un changement radical : désarmement et désinvestissement des forces de police, opposition aux projets impérialistes, abolition du néocolonialisme dans toutes les relations économiques et sociales entre les peuples et les nations de la planète… Rien de moins ! Car le meurtre de George Floyd et les pratiques policières racistes sont les manifestations les plus brutales du racisme structurel aux États-Unis comme en Europe. Ce racisme est au cœur du capitalisme – dans son histoire et dans son actualité, il n’est pas un simple « problème de société » mais un système d’inégalités structurelles indispensable au développement et à la reproduction du système capitaliste.

Le colonialisme a permis à la Belgique de devenir le 20ème pays le plus riche au monde

La prospérité du Royaume de Belgique, pivot de l’OTAN, et de sa bourgeoisie blanche s’est aussi bâtie sur le pillage de matières précieuses et premières du Congo, du Rwanda et du Burundi.

La colonisation, ce fut aussi l’esclavage et le meurtre de 3 à 5 millions de congolai.se.s. Ces crimes contre l’humanité ont été légitimés par une idéologie selon laquelle la Belgique, l’Europe et les blancs (chrétiens) sont supérieurs aux autres. Au Congo, devenu le deuxième pays le plus industrialisé d’Afrique subsaharienne après l’Afrique du Sud, les conditions de vie des travailleu.r.se.s et des pauvres restent indignes. Lors de “l’indépendance” du Congo, la quasi-totalité de la valeur ajoutée produite sur le territoire de la colonie avait déjà été accaparée par la bourgeoisie belge et exportée vers l’Europe. Le reste a été laissé à Mobutu et ses successeurs pour qu’ils maintiennent le mode de production capitaliste et matent la contestation. Nous en sommes encore là en 2021…

Capitalisme raciste partout, justice sociale nulle part

Le récit de la “guerre contre le terrorisme”, qui présente les musulman.e.s comme menaçant “notre” sécurité, justifie l’imposition de la discipline, de la subordination et de la répression. Cette même islamophobie a justifié les guerres impérialistes.

Le racisme ne sert pas qu’à l’accumulation du capital au profit des empires et à la dépossession de leurs périphéries. Il est également essentiel pour maintenir les inégalités dans la métropole. Les crises que nous vivons sont une opportunité pour les partis de droite voulant récupérer l’électorat d’extrême droite en menant des attaques répétées contre l’un ou l’autre groupe racisé pour fragiliser les révoltes des mouvements sociaux, aveugler les travailleu.r.se.s sur les ressorts matériels et politiques de leur exploitation mais aussi créer des systèmes d’oppressions entre exploité.e.s.

Nous avons tou.te.s intérêt à vaincre tous les racismes, à les détruire tou.te.s  ensemble !

Le 21 mars c’est la Journée Internationale de Lutte contre le Racisme, une occasion de commémorer la répression sanglante par des policiers blancs d’une manifestation pacifique dans le township de Sharpeville en Afrique du Sud, le 21 mars 1960. C’est un jour de mémoire et surtout de combat.

En Belgique et malgré le confinement, 15 actions seront organisées le 21 mars 2021 dans le respect des mesures sanitaires. Le Gauche anticapitaliste en est partie prenante. Participons-y tou.te.s !

  • Rendez-vous ce 21 mars à 11h,Square Franklin Delano Roosevelt à Mons pour un Rassemblement contre le racisme et les violences policières : facebook.com/events/431250777934888
  • Rendez-vous ce 21 mars à 17h devant l’église du Béguinage à Bruxelles pour soutenir l’Union des Sans-Papiers Pour la Régularisation : facebook.com/events/471296630721996

La Gauche anticapitaliste propose

  • Tolérance zéro pour la violence policière, désarmement de la police, contrôle citoyen sur la police et gratuité de la justice.
  • Décolonisation de l’espace public et enseignement des réalités de la colonisation à l’école.
  • Restitution à leur terre d’origine des œuvres pillées pendant la colonisation et des restes de citoyens ou dirigeants politiques assassinés par et pour la puissance coloniale belge.
  • Régularisation de toutes les personnes sans-papiers et arrêt de la criminalisation des personnes migrantes.
  • Liberté de culte partout et pour tou.te.s : droit pour les femmes de s’habiller et de se coiffer comme elles le souhaitent.
  • La fin de toutes les politiques d’austérité dont les personnes racisées et les femmes sont les principales victimes.

La Gauche anticapitaliste est une organisation qui lutte pour une alternative écosocialiste, antiraciste, féministe et radicalement démocratique. Si tu souhaites participer à la construction de ce projet, rejoins-nous !