Violences LGBQIAphobes, violences policières, racisme, stigmatisation des travailleur·euses du sexe, validisme, le système ne te donne pas envie de marcher auprès de celles et ceux qui précarisent et menacent ton existence ? Rejoins un bloc combatif à la Pride, viens manifester avec la Gauche anticapitaliste le samedi 20 mai à Bruxelles(1)Au Mont des Arts, à Bruxelles. Rendez-vous à 13h30 pour la constitution du bloc anticapitaliste, départ du cortège à 14h.. Rendons aux luttes essentielles à nos vies leur place dans la pride !

Si la Pride est aujourd’hui devenue le rendez-vous incontournable pour célébrer les identités LGBTQIA+, le défilé et la fête occultent encore et toujours les origines très politiques de cet évènement. En 1969, les émeutes de Stonewall, durant lesquelles des personnes LGBTQIA+, en particulier des femmes trans racisées et des travailleur·euses du sexe, se sont révoltées contre l’oppression systématique et les assauts de la police, marquent le début des mouvements de libération LGBTQIA+. C’est cet héritage que nous revendiquons : la Pride est et doit rester une journée de lutte politique contre les systèmes qui nous oppriment !

Derrière les oppressions de genre : le capitalisme patriarcal

Si on entend souvent que la Belgique est l’un des pays les plus tolérants à l’égard des LGBTQIA+, la réalité derrière les discours est bien moins rose : 10% des LGB et 33,5% des personnes trans ont déjà fait une tentative de suicide dans leur vie ; être trans signifie avoir 37,5% de risques en plus d’être au chômage en Belgique ; les LGBT continuent à subir des discriminations sur leurs lieux de travail, ce qui rend difficile d’occuper un emploi stable et renforce leur précarité.

Ces oppressions ne sont pas dues au hasard : elles sont le résultat d’un système économique et social qui a pour unique objectif de maximiser les possibilités de profit, au prix de nos existences. Les grands patrons qui envoient les huissiers contre les grévistes de Delhaize et les libéraux qui démantèlent nos droits sociaux et services publics ne seront jamais nos alliés. De même, les violences ne proviennent pas d’actes rétrogrades et individuels, mais bien de l’idéologie de la famille bourgeoise, cis et hétérosexuelle, qui s’impose comme seul modèle de relation acceptable pour le système, en garantit la reproduction et punit donc toutes les déviations à cette norme.

Contre l’extrême-droite, riposte internationaliste

Alors que les mouvements LGBTI+ ont obtenu grâce à leurs luttes de nombreuses améliorations de leur existence, on voit depuis quelques années que l’extrême-droite s’organise de plus en plus autour d’un agenda réactionnaire qui cherche à contrer les acquis de nos luttes. Partout, on observe une recrudescence des violences et des discriminations LGBTphobes (recul des droits des personnes trans aux États-Unis, banalisation des discours LGBTphobes dans les médias, panique morale autour du « wokisme LGBT »…)

Mais cette dynamique n’est pas une fatalité : partout où les idéologies réactionnaires pullulent, il faut s’organiser pour les combattre. Il n’y a rien à attendre des classes dominantes et des gouvernements, qui démontrent à chaque instant leur complicité de fait avec cette idéologie mortifère : on le voit avec des procédures humiliantes et dégradantes pour les exilé·e·s LGBTI+, les menaces policières sur les TDS sans-papiers, tout comme avec l’idéologie homonationaliste qui veut nous faire croire que ce sont les personnes racisées et exilées qui seraient des menaces pour nos communautés. Nous défendons la nécessité de construire un mouvement LGBT massif, autonome, et international, qui s’allie aux autres mouvements sociaux pour imposer un véritable rapport de force, seul à même d’aboutir à la libération de toutes les personnes LGBTI+ !

Pour faire respecter nos droits, un plan d’urgence sociale est nécessaire, contre les politiques des gouvernements néolibéraux actuels. Nous revendiquons :

  • Un logement pour tous·tes ! (Réquisition des logements vides, plus de logements sociaux et de refuges) ;
  • Des investissements massifs dans le secteur de la santé et la sécurité sociale, notamment pour rembourser les soins des personnes LGBTQI+ ;
  • La reconnaissance immédiate du droit d’asile aux personnes LGBTQI+ et la régularisation de toutes les personnes sans-papiers ;
  • L’arrêt des mutilations des enfants intersexes ;
  • La fin du statut de cohabitant·e qui précarise les personnes LGBTQIA+, et l’individualisation des droits sociaux ;
  • La fin de la répression policière et de l’instrumentalisation de nos luttes à des fins racistes par la droite et l’extrême-droite ;
  • Un vrai statut des personnes travailleuses du sexe et la fin de leur stigmatisation.

Le capitalisme précarise et menace nos existences : il n’y a pas libération LGBTQIA+ sans lutte contre le capitalisme, et pas de lutte contre le capitaliste sans libération LGBTQIA+ !


Qui sommes-nous ?

La commission LGBTQIA+ de la Gauche anticapitaliste. Nous défendons l’auto-organisation des luttes par les groupes opprimés et luttons pour mettre fin au capitalisme et à tous les systèmes d’oppression.

Photos : La Gauche anticapitaliste et les Jeunes anticapitalistes à la Pride 2022 à Bruxelles (Dominique Botte, Gauche anticapitaliste, CC BY-NC-SA 4.0)

Notes[+]