Nous publions, ci-dessous, le texte qui a été lu par Anna Dore à l’occasion du Rassemblement pour la république organisé par la Gauche anticapitaliste à Frameries.
Ce 21 juillet, même si les femmes peuvent devenir Reines depuis 1991 après l’abolition de la loi salique, nous ne voulons pas célébrer la monarchie mais nos luttes, celles des femmes et des hommes qui résistent au quotidien et se battent pour une société différente et égalitaire.
Nous voulons construire un mouvement autonome de femmes large et unitaire, au sein d’une RÉPUBLIQUE FÉMINISTE.
Pour le droit fondamental des femmes à disposer librement de leur corps, pour des moyens financiers et des délais suffisants pour qu’elles puissent avorter quand elles le souhaitent de façon sécurisée. Le texte sur la dépénalisation de l’interruption volontaire de grossesse vient d’être renvoyé pour la 4e fois au Conseil d’Etat sur demande du CD&V, de la N-VA et du Vlaams Belang.
Nous sommes scandalisé.e.s que des partis de droite jouent avec le ventre des femmes. Ce marchandage sur le dos des droits des femmes a assez duré, il constitue un déni de démocratie sans précédent, indigne d’une institution parlementaire !
Et ce n’est pas la première fois que le ventre des femmes est sujet à marchandage et au compromis politique : en 1990, le Roi avait démissionné temporairement pour ne pas signer la loi pour la dépénalisation de l’avortement !
Nous sommes pour une république qui permette aux femmes de s’habiller comme elles le veulent sans risquer ni sexisme, ni violences ni exclusion. Nous sommes encore trop souvent attaquées pour nos orientations sexuelles, notre identité de genre, notre apparence physique, nos religions, nos origines culturelles qui sont souvent vues comme des menaces pour l’ordre social dominant. Ces violences nous isolent et maintiennent les inégalités.
Nous sommes radicalement opposées au système capitaliste qui met en danger nos vies et notre futur. La crise sanitaire d’aujourd’hui a démontré que le gouvernement a jeté en pâture au virus et au chaos du marché capitaliste, sans protection, les travailleurs dont beaucoup d’entre-elleux sont des travailleuses des secteurs essentiels comme la santé, le commerce alimentaire, le nettoyage,… Ces secteurs ont subi ces dernières années de nombreux plans d’austérité et les conditions de travail se sont fortement dégradées. Ces professions sont souvent précaires, peu reconnues et mal rémunérées.
Nous sommes pour une société basée sur le soin à la collectivité, aux individus, à notre planète, avec un refinancement massif de la santé et des services publics forts, par la taxation drastique de grandes fortunes.
Nous sommes pour la construction de la citoyenneté et de l’autonomie des femmes, à la fois sur le plan politique et économique. Après beaucoup d’hésitations et d’hostilité de toutes les tendances politiques, les femmes ont acquis le droit de vote seulement en 1948 mais elles sont toujours sous-représentées, à tous les niveaux politiques, sociétaux, l’égalité des salaires n’est pas encore acquise, c’est un déficit démocratique à rééquilibrer au plus vite.
Parce que nos vies valent plus que leurs profits, nous défendons une république fédérale, démocratique, décoloniale, féministe et sociale, sous le contrôle de la classe travailleuse où tous les habitant.e.s de toutes origines décident de leur propre sort.
Photo : Dominique Botte