Le 7 octobre, le Hamas, rejoint par d’autres factions palestiniennes, a lancé une offensive contre l’État d’Israël en tirant des milliers de roquettes, en détruisant des murs et des barbelés qui entourent la bande de Gaza et en reprenant certaines colonies qui bordent cette région. L’armée et les services de renseignement israéliens, parmi les plus puissants au monde, ont été débordés.

Les réactions des principales forces politiques israéliennes ont donné lieu à un festival de surenchère et menaces aux relents génocidaires, à commencer par le premier ministre d’extrême-droite Benjamin Netanyahu (« l’ennemi va payer un prix qu’il n’a jamais connu »), le député de son parti Ariel Kallner qui réclame « une nouvelle Nakba » (« Catastrophe », le nom donné par le peuple palestinien aux massacres et nettoyages ethniques qui ont donné naissance à l’État d’Israël en 1948), ou Avigdor Liberman qui veut « détruire » et « éliminer le Hamas »… Et des appels aux pogroms contre les Palestinien·ne·s circulent sur les réseaux sociaux israéliens.

Depuis lors, des images de dévastation nous parviennent également de Gaza qui est sous le feu de l’armée israélienne et on dénombre déjà des centaines de mort·e·s et plusieurs massacres de familles entières. L’armée israélienne tente d’imposer un confinement en Cisjordanie avec là aussi des dizaines de mort·e·s.

La bande de Gaza, un petit territoire équivalent en surface à deux fois Bruxelles, est soumise à un blocus impitoyable depuis 16 ans. C’est une véritable prison à ciel ouvert. Le peuple palestinien, y compris à Jérusalem et en Cisjordanie, subit d’incessantes provocations, exactions et agressions de la part des forces israéliennes depuis des décennies. Nombre d’États puissants sont complices de l’apartheid israélien, parmi lesquels les États-Unis, qui renforcent aujourd’hui leur aide militaire à Israël, mais aussi l’Union européenne et la Belgique qui poursuivent le commerce et les échanges avec ce régime malgré ses très nombreux crimes et violations du droit international. Ces dernières années, Israël, toujours plus à l’extrême-droite, avait gagné de nouveaux soutiens avec le régime marocain, les Émirats arabes unis et le Bahreïn. L’Arabie Saoudite devait suivre.

Le peuple palestinien était éclipsé des radars médiatiques. Mais depuis samedi, la résistance palestinienne a brisé les portes de la prison qu’est Gaza. Les dirigeants et grands médias occidentaux, habitués à appeler abstraitement à la désescalade, inversent les rôles entre agresseurs et agressés et font passer les Palestinien·ne·s pour des « terroristes ». Ils ne disent rien ou presque du terrorisme d’État quotidien imposé par le régime israélien et son gouvernement, qui poursuivent une politique de colonisation et d’apartheid commencée il y a maintenant 75 ans et qui enferment et assassinent les Palestinien·ne·s, y compris les enfants.

Si les images de civils pris pour cibles sont terribles d’où qu’elles proviennent, cela ne peut être instrumentalisé au service d’une amnésie sélective : cet effroi constitue le quotidien des Palestinien·ne·s et 2023 était déjà, avant ce week-end, l’année la plus meurtrière depuis longtemps avec 247 Palestinien·ne·s tué·e·s. C’est bien la violence coloniale israélienne qui est la cause de la résistance armée et non-armée du peuple palestinien. Il n’est nécessaire de soutenir ni le projet, ni la stratégie ni les méthodes du Hamas pour reconnaître le droit des Palestinien·ne·s à résister et à exister. La situation actuelle est lourde de dangers pour les populations, et d’opportunités pour les réactionnaires et impérialistes de tout poil, à commencer par le projet sioniste qui tente déjà de se renforcer ainsi que son meilleur ennemi, la dictature théocratique iranienne.

La Gauche anticapitaliste apporte son soutien à la résistance –y compris armée- du peuple palestinien, et rejette le discours qui tente de la faire passer pour illégitime. Nous appelons à la solidarité internationale et à des actions de soutien aux côtés du peuple palestinien.

La Gauche anticapitaliste apporte son soutien à la résistance –y compris armée- du peuple palestinien, et rejette le discours qui tente de la faire passer pour illégitime. Nous appelons à la solidarité internationale et à des actions de soutien aux côtés du peuple palestinien. De même, nous appelons à mener et amplifier le boycott, le désinvestissement et les sanctions internationales vis-à-vis de de l’apartheid israélien, de son État et ses entreprises, seuls et uniques responsables de la situation. Les revendications historiques du peuple palestinien doivent être rencontrées : fin du blocus de Gaza, fin de l’occupation en Cisjordanie, liberté pour tou·te·s les prisonniers·ères politiques, égalité des droits entre tou·te·s les habitant·e·s de la Palestine historique. Le mouvement populaire en Palestine a besoin de la solidarité internationale des peuples du monde entier.

Sans justice en Palestine, il n’y aura pas de paix.

Palestine vivra !

Photo : Rassemblement contre la répression des Palestinien·ne·s de Jérusalem-Est, le 12 mai 2021 à Bruxelles. (Dominique Botte / Gauche anticapitaliste / CC BY-NC-SA 4.0)