Nous publions ci-dessous le tract des Féministes anticapitalistes distribué à l’occasion du 8 mars.

Factures impayables, inégalités salariales, temps partiels imposés, charge mentale dans le couple, sexisme ordinaire, viols, féminicides, la riposte féministe doit s’organiser dans la rue !

Partout, rejoignons la grève féministe !

Une grève féministe, c’est une grève du travail productif et reproductif. On arrête tout, le travail rémunéré ainsi que le travail invisible et gratuit qui repose encore sur les femmes : tâches ménagères, cuisine, éducation et garde des enfants en bas âge, soin des personnes âgées ou malades. S’arrêter c’est montrer que le monde ne tourne pas sans les femmes mais aussi comprendre comment leur oppression pérennise le système capitaliste. En quelques années, le mouvement féministe a poussé les syndicats à couvrir la grève du 8 mars. C’est une victoire ! Mais il faut encore que les centrales mobilisent, pour un mouvement de grève vraiment combatif !

La Vivaldi, ennemi des femmes et des personnes LGBTQIA+

Un gouvernement dont les mesures successives appauvrissent toujours plus les femmes, avec ou sans emploi, les personnes LGBTQIA+, les personnes sans-papiers, les jeunes et les personnes âgées n’est PAS un gouvernement progressiste ! Si la Vivaldi prend des mesures pour agir en faveur de l’égalité, elles sont insuffisantes, d’autant que le gouvernement entreprend en parallèle des réformes de fond qui précarisent les femmes sur le long terme (réforme des pensions, du crédit-temps, attaque sur les bas salaires, maintien du statut de cohabitant·e, etc.)

Aujourd’hui encore, les femmes touchent un salaire en moyenne 22,7% plus faible que celui des hommes, et sont 43% à travailler à temps partiel, ce qui diminue leurs revenus et impacte leur pension : les femmes vivent avec une pension moyenne de 1.077 € brut/mois, notamment parce qu’elles ne peuvent prétendre à une carrière de 45 ans ! En plus de cette domination économique, les violences physiques nous menacent quotidiennement, jusqu’à prendre parfois le visage abject du féminicide (24 en Belgique en 2022 !)

Si le gouvernement se targue de soutenir les luttes des femmes iraniennes, il les expulse de son territoire, et maintient toutes les personnes sans-papiers dans une situation dramatique : procédures lentes, manque de places d’accueil, fermeture des squats, qui participent à les rendre vulnérables à l’exploitation au travail et aux violences sexuelles. Nous n’oublions pas non plus la loi IVG mise au frigo par la Vivaldi, bloquant son recours à 12 semaines alors qu’un projet d’extension du délai existe depuis 2019 et répond aux besoins et réalités des femmes, une extension soutenue par le personnel des centres pratiquant l’IVG.

C’est pourquoi une lutte féministe qui ne se conjugue pas à la lutte anticapitaliste, écologique et antiraciste est une lutte qui exclut de facto les femmes précaires, les femmes racisées ainsi que les personnes LGBTQIA+. Face à la domination patriarcale et à l’exploitation capitaliste, dire stop et clamer nos revendications lors d’une manifestation ponctuelle ne suffit pas ! En Belgique comme ailleurs dans le monde, ce sont les luttes féministes alliées à celles de la classe travailleuse qui libèrent et non la charité des classes dominantes ! C’est en se mobilisant ensemble, en faisant masse, de façon unitaire que nous aurons la force de faire tomber le capitalisme et sa logique patriarcale !

Nous revendiquons :

  • Des investissements massifs dans les services publics dont l’enseignement, la culture et les maisons de repos, et pour des soins de santé accessibles à tou·te·s ;
  • La régularisation des personnes sans-papiers ;
  • Le financement structurel des secteurs de prévention primaire des violences basées sur le genre ;
  • Une réduction collective et massive du temps de travail avec embauches compensatoires ;
  • L’augmentation des salaires et des allocations sociales en adéquation avec le coût de la vie ;
  • Un accès à l’avortement libre et gratuit, jusqu’à 24 semaines de grossesse.

Le 8 mars, rejoins le bloc des féministes anticapitalistes !

Bruxelles
15h30 : nous serons présentes au Village féministe – Place de l’Albertine
17H30 : Rassemblement pour la manif et départ à 18h
Nous participerons aussi à de nombreuses actions pendant la journée en soutien aux actions de grève, plus d’infos à venir !
Vous participez à la grève féministe et organisez un piquet ou une action sur votre lieu de travail ? Transmettez-nous l’info à feminisme.yeah@gmail.com

Nous soutenons également l’appel à la grève du 10 mars au sein des services publics : ce n’est qu’en faisant bloc ensemble que nous pourrons nous faire entendre !

Qui sommes-nous ?

La commission féministe de la Gauche anticapitaliste. Nous défendons l’auto-organisation des luttes par les groupes opprimés et luttons pour mettre fin au capitalisme et à tous les systèmes d’oppression.

Contact : feminisme.yeah@gmail.com ou sur facebook.


Illustration : Féministes anticapitalistes