L’appel à se rassembler devant l’ambassade du Brésil lancée par notre organisation pour dénoncer l’assassinat de la conseillère communale du PSOL-RJ, militante des droits humains Marielle Franco et son chauffeur Anderson Gomes a été entendu par des militant.e.s de six organisations de gauche(1)Gauche anticapitaliste / SAP, Jeunes anticapitalistes (JAC), Mwanamke Collectif Afroféministe Belge, DIEM 25, Vonk / Révolution, Ecolo J et le PSL / LSP mais surtout par un beau groupe de personnes de la communauté brésilienne de Bruxelles.

L’assassinat sommaire et politique de Marielle Franco est, selon toute vraisemblance, l’oeuvre de la police ou par un escadron de la mort lié à la police. L’enquête préliminaire démontre que les munitions qui ont servi à les tuer proviennent d’un lot vendu en 2006 à la police fédérale. Le ministre des Affaires étrangères, Raul Jungmann déclarait ce vendredi 16 mars, lors d’une conférence de presse que ces balles « auraient été volées dans un entrepôt du bureau de poste dans l’Etat de Paraiba. »

Cette exécution politique choquante a été fortement condamnée par tou.te.s les manifestant.e.s présent.e.s et expliquée de diverses manières. Des photos, dessins, illustrations … de Marielle et de camarade Anderson Gomes ont été tenu en l’air, des slogans criés mais aussi des chants de protestation tels que « Apesar de voce » de Chico Buarque ont été chanté. Cette chanson, autorisée d’abord par la censure militaire, devint l’hymne national du mouvement démocratique de l’époque. Après la vente de plus de 100 000 exemplaires, la chanson a finalement été interdite et toutes les copies ont été retirées des magasins. Hier, elle a de nouveau été chantée avec beaucoup de force devant l’ambassade brésilienne.

Inêz Oludé da Silva, l’une des participantes qui a pris la parole, a souligné une fois de plus qu’il s’agissait bien d’un assassinat politique, un acte de terreur lâche qui vise à détruire l’espoir de millions de Brésilien.e.s. L’utilisation de la terreur n’a jamais disparu au Brésil, a-t-elle dit, et est utilisée par le gang de l’actuel président Temer qui a décidé de militariser la répression et d’utiliser des milices dans les favelas pour les « nettoyer. »

Marielle-Anderson

Dans des moments comme ceux-ci, vous vous demandez parfois cyniquement devant quelle ambassade vous serez la semaine prochaine pour dénoncer le prochain meurtre politique ou arrestation injustifiée. En tout cas, les dernières années ont été sombres, surtout en ce qui concerne les féminicides politique en Amérique latine. Pensez à Berta Caceres, militante écologiste et des humains hondurienne qui s’est battue contre les intérêts de la puissante industrie minière transnationale. Il y a aussi Margarita Murillo qui pendant plus de 40 ans s’est investie dans la défense des droits des agricultrices/eurs au Honduras, puis aujourd’hui au Brésil, Marielle, conseillère communale élue pour son engagement farouche contre les violences policières et militaires dans les favelas. Elle défendait également les droits des femmes noires et le mouvement LGBTQI+.

Au Brésil, toute attention des médias internationaux pour dénoncer ces féminicides est utile. Oui, Mariella était l’une des nombreuses victimes de ces meurtres. Mais elle est morte parce qu’elle défendait les autres. Si sa mort peut servir de catalyseur pour provoquer le changement, elle ne sera pas morte pour rien. En tout cas, les gen.te.s affluent dans les rues avec une absence frappante de la police ou des milices.

Un vieil ami et résident de Rio s’exprime ainsi : « Elle n’était pas un symbole. Mais maintenant elle l’est devenu ! »

Pour nous, en tant qu’organisation qui veut être à la base d’un véritable changement de société, il est de la plus haute importance de renforcer le caractère internationaliste de la lutte pour plus d’égalité et de justice. Plus que jamais, nous appelons chaleureusement à être massivement présent ce samedi 24 mars 14h à la Gare de Bruxelles-Nord pour nous opposer à toute forme de racisme et d’exclusion.

Traduction du néerlandais par Hamel Puissant

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