En ce 28 septembre, journée internationale de lutte pour le droit à l’avortement, nous réaffirmons que l’accès à l’IVG n’est pas un combat des générations passées, mais qu’il est encore un enjeu crucial pour les femmes* aujourd’hui, à l’heure où il est l’objet de nombreuses offensives réactionnaires partout dans le monde.

Malgré la rhétorique féministe développée par le gouvernement, rappelons que la coalition Vivaldi s’est formée en 2020 en marchandant le droit à l’avortement à des fins politiciennes : en 2019, une proposition de loi qui prévoyait un renforcement du droit à l’avortement (extension du délai de recours à 18 semaines, réduction du délai de réflexion de 6 à 2 jours et fin des sanctions pénales) a été mise au frigo, alors qu’elle avait été largement défendue par les collectifs féministes et avait reçu l’aval des partis en commission parlementaire. Cette loi n’a jamais été votée et ne le sera pas sous le gouvernement Vivaldi, pourquoi ? Pour satisfaire à la condition posée à l’époque par le CD&V (chrétiens-démocrates flamands) pour rejoindre la coalition.

En Belgique, l’hypocrisie de la Vivaldi

Lors du report de la proposition de loi, l’argument avancé par le gouvernement était la constitution d’un comité interuniversitaire d’expert·e·s chargé·e·s de « dépassionner le débat » en apportant un avis scientifique sur la question. En mars 2022 un rapport est publié par le comité et ses conclusions vont encore plus loin que la proposition de loi de 2019 : conservant l’extension du délai de recours à 18 semaines, il propose de supprimer le délai de réflexion ainsi que les sanctions pénales et envisage même la mise en place de mesures destinées à étendre l’accès à l’avortement aux femmes les plus précaires.

Or, que dit la Vivaldi depuis ce rapport qu’elle a elle-même commandé ? Rien du tout, silence radio ! Seul le CD&V a eu le culot d’affirmer qu’il était prêt à envisager l’extension à seulement 14 semaines ! Nos corps ne se négocient pas ! Le gouvernement nous montre encore que ce qui fait bouger les choses, ce n’est pas la bienveillance des dirigeant·e·s politiques, dans lesquel·le·s nous ne pouvons avoir aucune confiance, mais bien la combativité des mouvements féministes qui seules peuvent construire un rapport de force capable de faire plier les forces conservatrices !

Situation internationale

Partout dans le monde, on observe ces dernières années une montée des forces d’extrême-droite qui tentent d’attaquer les acquis obtenus par les mouvements féministes. Encore récemment, en Belgique, avec les attaques contre les 4h d’animation EVRAS données par les plannings familiaux. Les offensives contre l’avortement constituent souvent un point décisif de leur idéologie antiféministe. Face à cette nouvelle internationale patriarcale, la lutte pour le droit à l’avortement et plus largement contre l’oppression et l’exploitation des femmes doit se faire au travers de solidarités internationales puissantes et s’inscrire dans une lutte plus large contre le capitalisme, le racisme et l’oppression des minorités de genre ! Lorsque nos droits sont attaqués aux États-Unis, en Pologne, au Maroc, en France, en Ukraine, et partout ailleurs, nous sommes toustes touché·e·s et nous ripostons ensemble !

Partout dans le monde, on observe ces dernières années une montée des forces d’extrême-droite qui tentent d’attaquer les acquis obtenus par les mouvements féministes.

Nous revendiquons :

  • Un accès 100% libre, sûr et gratuit à l’avortement ;
  • Un accès à l’avortement jusqu’à 24 semaines de grossesse (comme aux Pays-Bas) ;
  • L’investissement dans des centres pratiquant l’IVG partout sur le territoire national ;
  • Une contraception gratuite pour toustes ;
  • Des soins de santé respectueux des multiples orientations sexuelles, identités et expressions de genre. 

Qui sommes-nous ?

Les Féministes anticapitalistes sont la commission féministe de la Gauche anticapitaliste. Nous défendons l’auto-organisation des luttes par les groupes opprimés et luttons pour mettre fin au capitalisme et à tous les systèmes d’oppression.


Photo : Le bloc des Féministes anticapitalistes le 8 mars 2022 (Gauche anticapitaliste / CC BY-NC-SA 4.0)