Les Rencontres internationales de Jeunes (RIJ) se sont déroulées du 23 au 29 juillet 2022 à Vieure en France. Les RIJ, c’est une semaine de camp autogéré qui a réuni, après deux années d’absence dues au Covid-19, plus de 200 jeunes révolutionnaires de différents coins d’Europe, mais aussi d’Ukraine, de Russie, du Brésil et du Mexique pour célébrer la 37ème édition des camps jeunes de la Quatrième Internationale.
Ce camp annuel est consacré à l’approfondissement de différentes thématiques, à la mise en commun de nos luttes locales et internationales et à la mise en place de stratégies voire d’actions communes. Chaque journée est divisée en plusieurs parties. Les matinées sont réservées aux formations en plénières sur des thèmes tels que l’écosocialisme, les luttes féministes et LGBTQIA+, l’impérialisme, l’antiracisme, l’antifascisme, la lutte des classes en tant que jeunes et les approches stratégiques. Cette année nous avons reçu des invité·e·s tels qu’Andreas Malm (Socialistika Partiet, Suède), Olivia Borchmann (SUF, Danemark), Julien Salingue (NPA, France), Laurent Sorel, (Gauche Éco-Socialiste, ex Ensemble Insoumis, France), Jonathan Simmel (SUF, Danemark).
Les après-midis visent surtout à mettre en évidence des concepts ou des situations spécifiques découlant du thème de la plénière. Elles sont composées d’ateliers concrets sur différentes luttes, de réunions inter-délégations visant à approfondir nos connaissances internationales et à partager des stratégies de luttes, mais aussi d’espaces en non-mixité favorisant l’auto-organisation des luttes féministes, LGBTQIA+ et antiracistes. Afin de construire et d’élaborer une réelle lutte internationaliste, des commissions permanentes sur la guerre impérialiste russe en Ukraine et l’écosocialisme aujourd’hui étaient aussi au programme. Une déclaration en solidarité avec la résistance du peuple ukrainien a également été adoptée (nous la publierons prochainement sur ce site).
Tout au long du séjour chargé en activités, le camp reste également un lieu de mise en pratique de l’autogestion où les jeunes militant·e·s gèrent les différentes tâches quotidiennes du nettoyage à l’interprétation multilingue. Il existe aussi des tâches bénévoles telles que l’awareness team (visant à gérer les conflits ou les soucis personnels) ou la care team (qui agit à titre préventif et s’assure du bien-être de chacun·e) qui nous permettent de rendre l’espace le plus safe possible et d’effectuer certaines tâches autour du care.
Le camp reste un lieu de mise en pratique de l’autogestion où les jeunes militant·e·s gèrent les différentes tâches quotidiennes.
Ce type de mise en pratique politique est d’autant plus indispensable dans une perspective matérialiste. Le système capitaliste néolibéral dans lequel nous vivons formate notre pensée ; autrement dit, notre conscience se construit en fonction du monde qui nous entoure. Tout au long de l’année nous combattons ce système, même lorsque la révolution nous paraît lointaine, nous savons que la lutte est permanente et sur tous les fronts. Pour de nombreux·euses participant·e·s, loin d’être un espace utopique hors du système, le camp des RIJ, de par son organisation et sa structure, nous permet d’avoir un avant-goût d’une société communiste solidaire internationaliste autogérée nécessitant des ajustements perpétuels afin de s’assurer du bon fonctionnement de la vie en communauté. En effet, lors de rencontres entres délégué·e·s jeunes de la IV en préparation du camp, celui-ci est perpétuellement redéfini chaque année sur base des critiques précédentes. Le camp est organisé par les organisations membres ou proches de la IVème Internationale(1)https://fourth.international/ en Europe, et sa construction est permanente et internationale.
Loin d’être un espace utopique hors du système, le camp des RIJ nous permet d’avoir un avant-goût d’une société communiste solidaire internationaliste autogérée.
Ce moment politique est un exercice incontournable qui agit en catalyseur facilitant le partage d’expériences, une ambiance festive et surtout un véritable esprit de camaraderie. L’expérience du camp jeune est essentielle dans la construction de la société de demain anticapitaliste, écosocialiste, féministe, queer, antiraciste, antifasciste et internationaliste.
Photo : Gauche anticapitaliste, CC BY-NC-SA 4.0.
Notes
