La vie de militant∙e est intense, et souvent riche en émotions. Raphaël était souvent là pour les partager avec nous. Celles qu’il laisse derrière lui sont immenses, comme des empreintes laissées dans le sol fertile de nos luttes.
Il venait tout juste d’atteindre vingt ans. Pendant les deux années qu’il a passées à nos côtés, il a lutté contre la maladie avec une détermination qui avait de quoi impressionner les révolutionnaires les plus chevronné∙es. Son courage face à l’adversité nous rappelle que la véritable force réside dans la persévérance, même lorsque le monde semble se dérober sous nos pieds. Même dans les dernières semaines, il n’a pas cessé de se battre, et de chercher les chemins d’un monde plus juste. Un monde où l’égalité ne serait plus un rêve, mais une réalité tangible.
Ses convictions lui étaient chevillées au corps, et il ne sourcillait jamais devant une radicalité dont il avait compris le sens : s’attaquer aux racines des maux, aussi profondes soient-elles. « Pour être radical, il faut saisir les choses à la racine », écrivait Marx, et Raphaël en avait fait sa boussole, guidant chacun de ses pas dans l’obscurité d’un avenir incertain. Mais, parce que telle est la condition d’une radicalité fertile, il ne craignait jamais de remettre quoi que ce soit en question. Il savait que la pensée, tout comme l’action, doit être en constante évolution, fidèle à la complexité du monde.
Étudiant en philosophie, grand lecteur, il faisait preuve d’une grande honnêteté intellectuelle, toujours sincèrement à l’écoute, mû par une curiosité exceptionnelle et une puissante empathie. Autant de traits qui lui conféraient également un humour à toute épreuve, même dans les moments les plus durs. Cet humour, nous rappelle à nouveau que, même au cœur de la lutte, la joie et l’humanité doivent toujours guider nos pas. Après tout, n’est-ce pas là que réside la véritable pensée révolutionnaire ?
Pour nous, le choc est terrible, et le vide qu’il laisse derrière lui, abyssal. Mais non moins grande est notre fierté d’avoir pu, au moins pendant ce court laps de temps, le compter parmi les nôtres. Sa mémoire continuera d’habiter nos luttes, comme une force invisible qui nous pousse à aller de l’avant, à ne jamais renoncer.
Merci pour ce bout de chemin, camarade. Que ton héritage vive en nous, dans chaque acte, chaque pensée, chaque espoir d’un monde meilleur.
Jeunes anticapitalistes