Nous étions près de 300 ce dimanche 11 octobre à Bruxelles pour dénoncer le marchandage politique autour du droit à l’avortement et contre l’énième report du vote de la proposition de loi assouplissant les conditions d’accès à l’IVG. Loi qui semble définitivement mise au frigo par le Gouvernement Vivaldi.
Feminisme Yeah ! (commission féministe de la Gauche anticapitaliste / SAP) co-organisait le rassemblement avec les Nouvelles Antigones, Sororidad Sin Fronteras, Furia et le groupe Queer et Feministe d’Extinction Rebellion Belgium, le rassemblement se voulait unitaire.
De nombreux groupes ont répondu à l’appel porté au niveau national comme, entre autres, le Gacehpa (Groupe des centres hospitaliers pratiquant l’avortement), le Collecti.e.f 8 maars Bruxelles, la campagne Rosa, l’organisation des femmes du 8 mars (Iran-Afghanistan), le PTB. La FGTB Wallonne, la CGSP ALR Bruxelles et enfin la FGTB ont également manifesté leur soutien. Vu la monté en flèche de l’épidémie COVID, il était aussi important de pouvoir proposer d’autres façons de se mobiliser. La campagne en ligne a notamment été suivie par le collecti.e.f 8 maars Antwerpen dont les photos sont visibles grâce aux hashtags #BaasInEigenBuik, #BasLesPattes, #AbortoLegalYa, #AbortionRights et celui spécialement créé pour l’occasion #VivaldiAbortusWaltz(1)Voir ici : https://www.facebook.com/permalink.php?story_fbid=345131020240967&id=112225856864819.
Dans la digne tradition féministe des rassemblements engagés et joyeux, Sororidad Sin Fronteras a lancé le coup d’envoi des activités avec des chants. La militante féministe lesbienne Joëlle Sambi a enchainé sur une lecture performée, fédératrice : “à l’intérieur de toi, ma soeur, ça gronde, ça grandit, ça brûle”. Différentes interventions se sont ensuite succédées au micro et ont mis en lumière les points essentiels de la lutte pour une IVG libre et accessible à tou.te.s : nos corps ne sont pas des jouets politiques, le droit de faire un enfant « si on veut, avec qui on veut et quand on veut », le rappel du côté historique de la lutte pour l’IVG par les mouvements féministes à travers le monde qui devra exister tant que nos droits sont menacés. Les revendications portées par Féminisme Yeah ! se retrouvent dans le tract “IVG : bas les pattes !”(2)Lire ici : IVG : Bas les pattes ! Nos ventres ne se négocient pas !. Il est évident pour chacune d’entre-nous que les attaques et les reculs de ces droits nécessitent des solidarités internationales solides et des luttes locales fortes. Car partout dans le monde, les alliances entre l’extrême-droite, les lobbys anti-choix et les fondamentalismes religieux s’attaquent aux femmes.
Petit à petit, organisatrices et participantes se sont rassemblé.e.s en cercle et ont entonné en chœur des chants et des slogans lancés d’un côté ou de l’autre de la place. À l’initiative du groupe Extinction Rébellion, les participantes ont été invitées à déposer un cintre au milieu du cercle… Le cintre symbolise les avortements clandestins qui mettent en danger les vies des femmes en Belgique et à travers le monde et leur refus d’assister au recul de leurs droits. Bientôt, l’ensemble des cintres forme un pile qui rappelle que derrière le scandale politique auquel nous assistons, se trouvent des femmes et des vies.
Les médias traditionnels ont également répondu présent. L’évènement a été couvert par la RTBF, Les Grenades (média féministe de la RTBF), RTL TVI, Bel RTL (radio), la VRT ainsi que par l’agence de presse Belga.
Plusieurs journalistes nous ont posé la même question : « Pensez-vous qu’il est possible que la loi passe ? » Notre réponse fut toujours la même, avec la même conviction : « Elle DOIT passer et nous continuerons de nous mobiliser avec détermination tant qu’il le faudra ! »
Nous devons construire un mouvement féministe fort, unitaire et combatif, non seulement pour défendre un accès libre, égal et gratuit à l’IVG ainsi que protéger nos autres droits mais également pour l’abolition de tout un système de domination et d’exploitation. Une lutte et des solidarités qui doivent se penser en Belgique et à l’échelle mondiale.
Nous ne pourrons y parvenir qu’en incluant notre lutte féministe dans une perspective anti-capitaliste car aucun.e d’entre-nous ne pourra jamais être libre dans un système dont la pérennité repose sur l’exploitation des travailleurs/euses, le racisme, le sexisme, le validisme et les LGBTQIphobies.
Nous vous donnons aussi rendez-vous le 17 octobre, 14h00 sur la Place du Luxembourg pour répondre à l’appel des collectifs de personnes sans-papiers(3)Lien de l’événement : Rassemblement L’EUROPE SE MOBILISE POUR LA RÉGULARISATION DES SANS-PAPIERS pour la régularistation et le 22 novembre à 12h30 Gare Centrale à l’occasion de la manifestation contre les violences faites aux femmes organisée par la platerforme Mirabal(4)Lien de l’événement : https://www.facebook.com/events/1027658927701578/.
Photos François Dvorak
Notes