Hier, le 20 juin 2017, un attentat manqué a eu lieu à la gare centrale de Bruxelles. On entend déjà partout que c’est grâce à la présence des militaires que cet attentat n’a fait aucune victime. Le ministre de l’Intérieur Jan Jambon et le Premier ministre Charles Michel se frottent les mains en confirmant l’utilité et l’efficacité de leur politique sécuritaire, notamment la présence de l’armée dans les rues qui aurait été «déterminante» dans ce cas-ci.

Il faut cependant analyser les faits. Que s’est-il passé? Le Parquet fédéral est très clair dans son communiqué:

À 20h44, un homme «a saisi sa valise en criant et en provoquant une explosion partielle. Heureusement, personne n’a été blessé». La valise a «pris feu». L’homme a eu le temps de «descendre sur le quai à la poursuite d’un chef de gare». Une deuxième explosion a ensuite eu lieu. L’homme est ensuite «remonté dans le hall où il s’est précipité sur un militaire» qui a «ouvert le feu en le touchant à plusieurs reprises». Cet homme n’avait pas d’autre arme et «ne portait pas de ceinture à explosifs».

Les faits sont là ! Ce n’est pas grâce aux militaires mais à la défaillance technique du dispositif détonateur qu’il n’y a pas eu de victimes. On en déduit plutôt que les mesures sécuritaires ne sont pas «déterminantes» du tout et que, si le détonateur avait fonctionné, le résultat aurait été tout autre. Michel et Jambon manipulent les faits pour tenter de justifier leur politique sécuritaire, et même la durcir.

Ce dont nous sommes certain.e.s, c’est que cette présence militaire sert à maintenir un climat de peur qui vise uniquement à donner l’illusion de la sécurité pendant que le gouvernement continue ses politiques d’austérité, racistes et liberticides. Ce climat de peur a déjà amené à des interdictions de conférences, des interdictions de manifestations, des arrestations arbitraires, la stigmatisation de différentes populations selon leur religion ou leur origine, etc.

Pour contrer ces politiques, la plus grande vigilance est de mise face à ces manipulations. Nous devons lutter pour un changement radical vers une politique sociale généreuse, basée sur la solidarité, les libertés démocratiques, le partage des richesses et la lutte contre les inégalités, chez nous et dans le monde.

Cela passe notamment par le fait d’en finir avec les lois racistes et liberticides du gouvernement (déchéance de nationalité, déportations, etc.), par un retour de l’armée dans les casernes et par la fin de tous les bombardements au Moyen-Orient.