Ci-dessous, le texte écrit par Feminisme Yeah ! (commission féministe de la Gauche anticapitaliste) et qui sera distribué à l’occasion du Rassemblement : Mon corps, mon choix ! de ce dimanche 11 octobre 15h à la Gare centrale de Bruxelles.
Le gouvernement peut se gargariser tant qu’il veut d’être paritaire, la situation ne changera rien pour la toute grande majorité des femmes. Pire, les libéraux, les socialistes et les verts ont, entre autres, carrément décidé de retourner leur veste et de sacrifier nos droits sur un sujet aussi important que le droit à l’avortement. Ils ont capitulé devant la droite catholique du CD&V et l’influence des mouvements anti-choix et ultra-conservateurs organisés. C’est un scandale !
Le problème ? La pratique des IVG est toujours passible d’amende ou de sanction pénale pour les femmes et pour les médecins si l’ensemble des trois conditions suivantes ne sont pas respectées : le délai de réflexion de 6 jours, la limitation à 12 semaines de grossesse et l’obligation d’informer sur les alternatives à l’IVG. Des conditions qui ne correspondent en rien aux pratiques, aux réalités et aux besoins des femmes ! Des conditions qui ne sont que le résultat du contrôle historique de nos corps par l’Eglise et par l’Etat.
Après l’entourloupe de 2018 qui a fait passer la loi du code pénal au code civil sans que cela ne change rien sur les conditions d’accès et les sanctions possibles, cela fait bientôt un an que la dernière proposition de loi est bloquée alors qu’elle a le soutien de la majorité au parlement et dans l’opinion publique ! Elle est désormais jetée aux oubliettes par la Vivaldi, tout comme la loi-cadre contre les violences faites aux femmes.
En plus de la question de la loi et des droits, l’enjeu fondamental pour combattre les inégalités est celui de l’accès. Trop peu de jeunes médecins sont formé.es, il existe trop peu de services à certains endroits du pays et l’IVG est rarement remboursée pour les femmes sans papiers. Le délai à 12 semaines de grossesse force chaque année des centaines de femmes à avorter aux Pays-Bas. Résultat : la loi sur l’avortement en Belgique renforce les inégalités entre les hommes et les femmes mais aussi entre les femmes elles-mêmes.
C’est pourquoi, Feminisme Yeah ! défend un accès légal, gratuit et inconditionnel à l’IVG et à la santé sexuelle et reproductive.
Ce qui implique
- La suppression de toute sanction pénale envers les patientes ou les médecins
- La suppression de tout délai de réflexion obligatoire
- La limitation à 22 semaines d’aménorrhée
- L’accès gratuit à tous les types de contraception (présevatif, pilule, implant, anneau, stérilet, slip, vasectomie,…)
- L’intégration systématique des formations à la pratique des IVG dans le cursus des médecins
- L’investissement dans des centres pratiquant l’IVG partout sur le territoire national
- L’accès à l’IVG dans le respect des multiples identités et expressions de genre
- La couverture systématique de l’IVG par l’aide médicale urgente
- Une éducation à la vie sexuelle et affective offrant une vision positive du plaisir sexuel et des multiples sexualités
Partout en Europe et dans le monde, le droit à l’avortement est dénié, menacé ou attaqué. Ces attaques sont révélatrices de la montée en puissance de l’extrême-droite, des lobbys conservateurs et des fondamentalismes religieux bénéficiant du soutien de mécènes fortunés. Ces mouvements trouvent de nombreux échos dans les médias et les parlements quand ils ne sont pas carrément au pouvoir.
Mais partout aussi, de la Pologne aux USA, du Brésil à la Turquie, des Philippines au Maroc, les mouvements féministes se lèvent et résistent pour arracher non seulemnt le droit à l’auto-détermination en matière de contraception, d’avortement mais également l’autonomie financière. La lutte pour le droit à l’avortement et plus largement contre l’oppression et l’exploitation des femmes doit se faire aux travers de solidarités internationales solides et de luttes locales fortes.
La sainte alliance du CD&V, du Vlaams Belang et de la N-VA est la plus grande force politique anti-avortement en Belgique. Cette force représente une menace pour les femmes mais aussi pour l’ensemble des travailleurs et des travailleuses. La lutte pour le droit à l’avortement est l’affaire de toutes et tous et doit s’inscrire dans une lutte plus large contre le capitalisme, le racisme et l’oppression des femmes !
Organisons-nous et continuons de nous mobiliser au travers de comités autonomes de femmes et de luttes féministes unitaires ! Comptons sur nos propres forces pour arracher de nouvelles conquêtes sur le droit à l’avortement et pour tous les combats féministes et sociaux.
Retrouve Feminisme Yeah !
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- Et ce dimanche !