Chelsea Manning, ancienne analyste militaire dans l’armée US, à l’origine des révélations de Wikileaks, en 2010, sur les pratiques des militaires étatsunien en Irak et en Afghanistan, a été de nouveau incarcérée, le 8 mars dernier, dans une prison de Virginie. Le juge lui reproche de refuser de témoigner sur ses liens avec Wikileaks, dans le cadre d’une procédure opaque menée au nom de la « sécurité nationale », et l’a déclarée « coupable d’entrave à la bonne marche de la justice ».
Une courte déclaration a été publiée sur le compte Twitter de Chelsea Manning suite à son incarcération : « Je ne participerai pas à un procès secret avec lequel je suis moralement en désaccord, encore moins à une procédure qui a été utilisée dans l’histoire pour prendre au piège et persécuter les activistes pour leur parole politique, [normalement] protégée. »
Arrêtée sur dénonciation en 2010, Chelsea Manning a passé près de 7 ans en prison, condamnée pour « trahison » après avoir fait fuiter des centaines de milliers de documents confidentiels, dont plusieurs centaines de milliers de câbles diplomatiques. Qualifiée de « traîtresse » par Donald Trump, elle est en réalité l’une des plus célèbres lanceuses d’alerte au niveau international, et de toute évidence les autorités étatsuniennes ont décidé de continuer à lui faire payer un geste qui avait permis d’en savoir beaucoup plus sur les sales méthodes de l’armée US.
Pour Daniel Ellsberg, informateur du Washington Post dans l’affaire des « Pentagon Papers », cité par Mediapart (9 mars) : « Une fois de plus, Chelsea Manning agit de façon héroïque au nom de la liberté de la presse. Enquêter sur Wikileaks pour ses publications est une grave menace à tous les droits des journalistes, et Chelsea nous rend à tous service en le combattant. Elle a déjà été torturée, a passé des années en prison, a souffert plus qu’assez. Elle doit être libérée immédiatement. »
Article publié sur le site du NPA.