Suite au détournement d’écrans publicitaires pour diffuser des messages contre les traités de libre-échange en juillet 2016, un militant est poursuivi pour faits de sabotage et piratage informatique, il risque de la prison et une lourde amende. Nos organisations expriment leur solidarité et dénoncent le caractère répressif et disproportionné de la justice envers ces actions inscrites dans la lutte contre les traités de libres-échanges.

Le panneau publicitaire géant Coca-Cola, situé place De Brouckère, avait été la cible d’une action, le 10 juillet 2016. Le logo avait été remplacé par le message « TTIP Game Over » – No more negotiations – No more free trade deals – It’s time for action », ainsi qu’un appel à la manifestation du 20 septembre contre les accords de libre-échange TTIP et le CETA qui avait rassemblée 15.000 personnes. Le procès reprend avec les mêmes faits reprochés trois autres panneaux publicitaires : place Stéphanie, rue de la Loi et à la Foire de Libramont. À la suite d’une enquête avec perquisition, un militant est appelé à comparaître le 5 septembre pour faits de sabotage et piratage informatique. Il risque théoriquement plusieurs années de prison et une amende allant jusqu’à 125 000€.

Nous affirmons notre solidarité avec les militant.e.s victimes de répression suite aux actions directes menées dans le cadre de la lutte contre les traités de libre-échange, à l’appel de la campagne TTIP GAME OVER. Cet appel, qui invitait à organiser des actions directes non-violentes et de désobéissance civile en vue de mettre un terme aux négociations des traités de libre-échange, notamment le TTIP et le CETA, nous est apparu comme légitime, nécessaire et pertinent.

L’objectif de ces actions reste pertinent puisque les parlements de l’Union Européenne, y compris la Wallonie, sont en train de ratifier l’accord de libre-échange avec le Canada (CETA). D’autres traités similaires, comme le Mercosur (qui concerne l’UE et certains pays d’Amérique Latine), sont en cours de négociations. Ces traités de libre-échange obéissent à une logique d’accumulation capitaliste qui fait passer l’intérêt des puissants au détriment des droits sociaux et des règles de protection de l’environnement, creusant encore les inégalités. Notre opposition au libre-échange se place du côté des personnes opprimées et contre toute forme de nationalisme. Nous dénonçons la logique d’ouverture des frontières aux capitaux et marchandises, alors qu’elles se ferment de plus en plus aux personnes migrantes.

Nous considérons les modes d’actions utilisés dans le cadre de TTIP GAME OVER comme complémentaires aux actions menées par nos organisations et qui ont contribué de faire de cette lutte aux traités de libre-échange un mouvement largement suivi et diversifié : 1500 villes, communes et régions d’Europe s’étaient déclarées « hors-TTIP », marquant leur opposition à ces traités ; la plus grande pétition européenne avait été déposée avec plus de 3 millions de signatures ; de nombreuses manifestations et actions se sont déroulées dans différents pays européens.

Nous donnons rendez-vous le 5 septembre (le jour du procès) à 12h30, place Poelaert pour exprimer votre solidarité.