La Gauche anticapitaliste – SAP Antikapitalisten, tenait son XXIème congrès ce week-end du 29 novembre au 1er décembre. Un congrès enthousiasmant marqué par la croissance continue de l’organisation depuis maintenant 5 ans, de nouvelles sections en Wallonie, un rajeunissement et une féminisation nettes de ses membres.
Dans un contexte global réactionnaire où les droites et extrêmes droites se sentent pousser des ailes contre les travailleur.se.s, les exilé.e.s et minorités, les femmes et personnes LGBTI+, mais aussi contre toute politique écologique, le dynamisme de notre petite organisation combative fournit une lueur d’espoir.
Sans prétention, notre organisation révolutionnaire a su marquer des points en offrant une perspective de rupture radicale ces dernières années post-Covid, tant dans les luttes syndicales, féministes, écologistes et antiracistes, que sur le terrain électoral qui reste un élément du rapport de forces dans notre société. En 2025, nous inviterons la jeunesse révoltée à nous rejoindre aux Rencontres Internationales des Jeunes anticapitalistes et révolutionnaires qui se tiendront en Belgique pour la première fois depuis 10 ans, accueillant des centaines de camarades de nombreux pays d’Europe et au-delà.
A l’heure de boucler le congrès, qui a élu une direction nationale paritaire et rajeunie, l’état d’esprit est celui de la résistance et du front uni des organisations de la classe travailleuse et des mouvements sociaux pour vaincre nos adversaires de droite et d’extrême droite sur tous les terrains possibles.
Pour que la peur change de camp.
Pour une autre société dirigée par et pour les classes populaires, une société des communs et de la suffisance, de cohabitation avec le vivant, de l’épanouissement individuel et collectif.
Face au capitalisme du désastre et de l’extinction, la résignation n’est pas une option. Ces derniers jours encore, en différents coins du monde, ont à nouveau démontré que les plans d’en haut peuvent être déjoués. Notre XXIème congrès a voté plusieurs motions d’actualité que nous reproduirons sur le site web.
Voici la première, qui traite de la situation internationale.
De Alep à Tbilisi, en passant par Gaza : solidarité avec les peuples en lutte contre l’oppression
Ces derniers jours, l’actualité internationale a été marquée par trois évènements majeurs : l’accord de cessez-le-feu au Liban, la reprise des manifestations populaires de masse contre le gouvernement pro-Poutine en Géorgie, et l’opération de la rébellion syrienne pour libérer Alep et plusieurs villes sous contrôle du régime Assad.
L’accord de cessez-le-feu au Liban, s’il permet aux habitant·es de retourner dans les zones frappées par Israël, ne résout rien à long terme : le Liban est à genoux, les villes et régions du sud du pays et la capitale Beyrouth ont été martyrisées et Israël n’hésite pas à enfreindre localement le cessez-le-feu. Par ailleurs, Gaza meurt sous les bombes et les famines provoquées par la guerre génocidaire israélienne, avec la complicité des USA et des pays de l’Union européenne, dont la Belgique. La mobilisation internationale en solidarité avec la Palestine et contre la politique criminelle israélienne continue, portée par la jeunesse sur de nombreux campus du monde entier.
A quelques dizaines de kilomètres de là, en Syrie, une coalition de la rébellion armée, comprenant des factions de l’Armée syrienne libre mais également des forces islamistes telles que HTS, a repris l’offensive contre la dictature sanglante de Bachar El-Assad, engrangeant de rapides et impressionnantes victoires face à des troupes du régime en déliquescence. Le régime Assad, responsable de la mort de plus d’un demi-million de Syrien·nes et du déplacement ou exil forcé de plus de la moitié de sa population, ne peut en effet plus compter comme avant sur ses alliés réactionnaires iraniens et russes. D’autant moins qu’Assad est resté les bras croisés depuis le début de la guerre génocidaire à Gaza puis de la guerre israélienne au Liban, démasquant une fois de plus que derrière sa prétention à faire partie d’un prétendu « axe de la résistance », son régime est avant tout pétri de corruption, d’opportunisme et de violence extrême contre toute activité démocratique. Les centaines de prisonnier·ères libérées des donjons du régime à Alep illustrent le sentiment de libération qui vit parmi les habitant·es d’une ville qui a subi un siège et des massacres d’une ampleur gigantesque en 2015-2016, des œuvres du régime Assad et des alliés Poutine et Khamenei. Alep a en cela servi d’exemple morbide à Poutine pour son invasion de l’Ukraine, en particulier à Marioupol, puis à l’action génocidaire de Netanyahou à Gaza. Sa reprise par la rébellion démontre une fois de plus que l’histoire n’est pas écrite à l’avance et que les régimes qui semblent les plus immuables peuvent subir de lourdes défaites à des moments imprévisibles. Elle montre aussi comme il est difficile de faire advenir une alternative progressiste, démocratique indépendante, par et pour les classes populaires, en particulier dans une région où des forces impérialistes globales (USA, Russie) et régionales (Israël, Iran, Turquie, pétromonarchies du Golfe…) tentent en permanence de souffler sur les braises de la division et du sectarisme.
Troisième évènement politique majeur, en Géorgie, le gouvernement autoritaire du parti « Rêve géorgien », issu d’une fraude électorale, adopte l’agenda réactionnaire du régime d’extrême droite en Russie, qui passe notamment par des mesures de contrôle des ONG considérées comme « agents de l’étranger » (sic), mais aussi par des mesures contre les droits syndicaux et contre les droits des personnes LGBTI+ et jusqu’à la volonté de bannir les partis d’opposition. Ce gouvernement utilise la répression avec comme résultat des centaines d’arrestations et des dizaines de blessé·es, parmi les manifestant·es mais également les journalistes. Quand l’extrême droite la plus raciste et antisémite avance ses pions dans l’Union européenne, avec maintenant la Roumanie, où le parti de Georgescu, ami du « Rêve géorgien » et ennemi du peuple ukrainien, vient de percer au premier tour des présidentielles et aux législatives, l’heure est à l’alerte antifasciste internationale.
La Gauche anticapitaliste, réunie en congrès national ce week-end, apporte son soutien aux peuples libanais, palestinien, syrien, ukrainien et géorgien et tous les peuples en lutte dans leur résistance et leur révolte face à leurs oppresseurs.
Pour notre organisation, il n’y a pas de victoire sociale d’ampleur possible pour les exploité·es et les opprimé·es sans internationalisme des peuples, par en bas, contre tous les impérialismes et toutes les forces réactionnaires.
Nous appelons les forces qui se définissent comme progressistes dans la gauche sociale et politique à comprendre les logiques qui sont à l’œuvre dans ces luttes et à choisir le bon côté de l’histoire.
La sainte alliance des réactionnaires à l’échelle internationale peut être vaincue !