Mise au frigo lors de la formation de la coalition Vivladi, la proposition de loi sur l’IVG croupit depuis un an dans les catacombes d’un Gouvernement fédéral qui reste sourd aux revendications des femmes* et des travailleurs.euses de première ligne.

En ce 28 septembre, journée mondiale du droit à l’avortement, nous réaffirmons la nécessité de voter cette loi fondamentale et notre volonté de nous mobiliser pour la remettre à l’agenda politique.

MARCHANDAGES SUR LE DOS DES FEMMES ET CRIMINALISATION DES SOIGNANT.E.S

Pour rappel, en octobre 2020, la coalition Vivaldi s’est formée en sacrifiant toute avancée en matière d’IVG en Belgique. Visant à assoupplir les conditions d’accès à l’interruption volontaire de grossesse, la proposition de loi a fait l’objet de marchandages politiques. Quatre fois renvoyée au Conseil d’Etat (du jamais vu), cette proposition n’a dès lors jamais pu être votée.

En Belgique, l’interruption volontaire de grossesse est encadrée par la loi du 15 octobre 2018. Pour être autorisé, l’avortement doit intervenir avant la fin de la 12ème semaine de conception (équivalent à 14 semaines sans règles) et un délai de 6 jours doit être respecté entre la première consultation et le jour de l’IVG. Si ces conditions ne sont pas remplies, la·le médecin et la patiente sont susceptibles d’une peine d’un mois à un an de prison et d’une amende de 50 à 200 euros !

Bien plus réaliste quant aux besoins et réalités des personnes concernées par l’IVG, la proposition de loi prévoit une augmentation du délai d’interruption de grossesse à 18 semaines, ramène le délai minimal de réflexion obligatoire à 2 jours et reconsidérerait les sanctions pénales. Des conditions soutenues par de nombreux professionnels du secteur de la santé. Les travailleur.euses des centres de planning pratiquant l’IVG se mobilisent d’ailleurs depuis plusieurs mois pour revendiquer le vote de cette loi.

UNE SITUATION INTERNATIONALE

La Belgique n’est malheureusement pas un cas isolé  : partout en Europe et dans le monde, le droit à l’avortement est dénié, menacé ou attaqué. Ces attaques sont révélatrices de la montée en puissance de l’extrême-droite, des lobbys conservateurs et des fondamentalismes religieux. Ces mouvements trouvent de nombreux échos dans les médias et les parlements (quand ils ne sont pas carrément au pouvoir) et représentent une menace pour les femmes et pour l’ensemble des travailleurs et des travailleuses. La lutte pour le droit à l’avortement et plus largement contre l’oppression et l’exploitation des femmes doit se faire aux travers de solidarités internationales solides et de luttes locales fortes et s’inscrire dans une lutte plus large contre le capitalisme, le racisme et l’oppression des minorités de genre !

Féminisme Yeah ! dénonce

  • Le blocage conscient de toute avancée juridique en matière de dépenalisation totale de l’IVG par le Gouvernement Vivaldi ;
  • les attaques répétées contre le droit à l’IVG.

C’est pourquoi, Feminisme Yeah ! défend un accès légal, gratuit et inconditionnel à l’IVG et à la santé sexuelle et reproductive et exige le vote immédiat de la proposition de loi faciliant l’accès à l’IVG !

ASSEZ D’ATTENDRE ! NOS DROITS NE SE NEGOCIENT PAS !
MOBILISONS-NOUS MASSIVEMENT !