Une réunion unitaire a adopté, mercredi 26 juin, une déclaration pour défendre les libertés démocratiques, le mouvement populaire contre le pouvoir et un processus constituant, à l’invitation du FFS et qui a regroupé certains partis, notamment le PT et le RCD, les plus connus. Nos camarades du PST ont décidé de s’y associer.
C’est une initiative importante car elle tombe dans à un moment où Gaïd Salah cherche des interlocuteurs pour sa feuille de route, et la seule offre est venue d’un conglomérat de partis, associations, syndicats, associations des droits de l’homme qui se font appeler « conférence nationale de la société civile », avec comme proposition « aller vers une transition autour d’une élection présidentielle », qui se chargera de préparer une réforme de la Constitution. Heureusement, cette initiative ne semble pas peser, non pas tant pour le contenu de ses propositions, mais car elle est investie par des forces plutôt conservatrices et des islamistes, et qu’elle ne demande aucune garantie sur le « SIMG » démocratique, notamment à l’endroit des femmes et de la répression et les libertés.
Dans ce contexte, cette initiative est reprise par les milieux médiatiques, qui en font « L’événement » pour la présenter comme alternative du camp démocratique.
On a décidé de s’y investir, tout en défendant nos revendications. Les déçus de la « conférence nationale de la société civile » la regardent également.
Le rendez-vous de mercredi 26 juin a regroupé beaucoup plus de gens et de participants que la première rencontre. Ça ouvre une autre brèche, il y a maintenant deux alternatives face à l’institution militaire. Ont donc signé cette déclaration les organisations et individus suivants : FFS, RCD PLD, UCP de Zoubida Assoul, PT, PST, MDS, LADH Benissad, IRD, SATEF, SNPSP, CSA, CLA, SNAPAP Mokrane Ait-Larbi, Rahabi, Djamal Zenati, Lakhdar Bouguerra, Associations pour les droits des femmes, anciens syndicalistes UGTA, Nacer Djabi, des économistes, Noureddine Bouderba, Ahmed Badaoui, des Avocats, Aouicha Bakhti, Zazi Sadou…
D’après correspondants
Pacte pour une véritable transition démocratique
Nous partis politiques, personnalités et représentants de la société civile qui militent pour la souveraineté populaire et l’alternative démocratique réunis, le 26 juin 2019 à Alger, saluons la mobilisation et la détermination du peuple Algérien, plus que jamais décidé à imposer pacifiquement un changement radical du système autoritaire.
Nous avons souligné la nécessité de préserver le caractère pacifique, unitaire et national du mouvement populaire dans le but d’instaurer un processus constituant souverain qui prend en compte les aspirations démocratiques et sociales de l’immense majorité du peuple.
Ainsi nous considérons que l’organisation d’une élection présidentielle dans le cadre du système actuel ne servira qu’à sa régénération.
Le caractère pacifique et unitaire des manifestations est l’expression de la maturité politique des populations, c’est également la cristallisation des luttes contre un système liberticide et anti social qui persiste dans le déni du droit et de la démocratie et qui a dévoyé les aspirations du peuple algérien depuis l’indépendance du pays.
Face à cette formidable démonstration des forces populaires, le pouvoir multiplie les manœuvres dans l’unique espoir de mettre en échec cette déferlante citoyenne et d’empêcher toute alternative politique crédible pour un changement démocratique radical.
Aujourd’hui, le pouvoir réel est assumé et exercé entièrement par l’état-major de l’armée.
L’interdiction de l’emblème amazigh dans les manifestations publiques et la judiciarisation de l’action politique en sont les preuves supplémentaires.
Nous dénonçons et mettons en garde contre de telles dérives qui visent à semer la division, la peur et la confusion.
La majorité du peuple algérien est sortie de son silence, elle s’est exprimée en faveur d’un changement du système pour instaurer un état de droit démocratique et social.
Aucune négociation et aucune transition démocratique ne sont possibles sans :
- La libération immédiate de tous les détenus politiques et d’opinion
- La libération du champ politique et médiatique.
- L’arrêt immédiat des harcèlements judiciaires et des menaces contre les citoyens, les militants des partis politiques et de leurs organisations, du mouvement associatif, des syndicalistes, des militants de droits de l’Homme, des journalistes …
- L’arrêt immédiat du bradage des richesses nationales et la récupération des biens spoliés
Cela passe par l’organisation d’une période de transition qui réunit les moyens politiques pour l’expression d’une véritable souveraineté du peuple et l’édification d’un Etat de droit démocratique basé sur :
- L’indépendance de la justice
- La séparation et l’équilibre des pouvoirs
- La non utilisation de la religion à et du patrimoine et des symboles de la Nation à des fins politiques
- L’égalité en droits entre les Hommes et les Femmes
- La non utilisation de la violence pour la conquête et l’exercice du pouvoir
- Le droit d’association et le droit d’organisation syndicale soumis au seul régime déclaratif
- Le droit de réunion, d’organisation et de manifestation
- La garantie par l’Etat des droits sociaux et économiques fondamentaux des citoyens
- La consécration des libertés individuelles et collectives, syndicales et le droit de grève
- La souveraineté populaire sur les richesses naturelles de la nation.
- La Consécration du rôle de l’Etat dans la conduite du développement national et la lutte contre les inégalités socio-économiques et la pauvreté.
- Le respect de tous les pluralismes.
Les participants sont déterminés à œuvrer dans un cadre unitaire ouvert à toutes les forces qui se reconnaissent dans l’alternative démocratique pour permettre au peuple algérien de recouvrir toute sa souveraineté.
Nous exprimons notre solidarité indéfectible avec les peuples qui luttent pour leur liberté et leur souveraineté dans le monde.
Vive l’Algérie libre et démocratique
Gloire à nos martyrs
Alger le 26 juin 2019
Publié sur le site du NPA.