Après plus d’un mois d’arrêt d’une grande partie des États-Unis, le taux d’hospitalisation a culminé la semaine dernière, et le principal débat porte désormais sur le moment et la manière de faire redémarrer l’économie.

Une lutte a éclaté entre le président et les gouverneurs de certains États, tandis que des groupes de droite ont organisé des manifestations armées exigeant une réouverture de l’économie, et que des travailleurEs ont manifesté et se sont mobilisés pour des problèmes de santé.

La maladie continue de se propager

Les hospitalisations ont culminé la semaine dernière, mais la maladie continue de se propager. Le pays comptait 728 094 cas et 34 726 décès au 19 avril. Le lockdown national s’est poursuivi. Il y a maintenant officiellement plus de 22  millions de chômeurEs ; certains économistes estiment que le taux de chômage atteint 20 %, indiquant que le pays est en train de plonger dans une deuxième grande dépression.

La Loi CARES (Coronavirus Aid, Relief, and Economic Security Act – loi sur les aides et la sécurité économique face au coronavirus) prévoit un paiement unique de 1 200 dollars. Quelque 80 millions de personnes devraient recevoir leurs chèques de secours du gouvernement cette semaine par dépôt direct sur leurs comptes bancaires, mais 60 millions, principalement des personnes à faible revenu qui n’utilisent pas le dépôt direct, devront attendre plus longtemps pour obtenir un chèque par la poste. Le programme de prêts aux petites entreprises prévu par la loi est déjà à court d’argent après avoir dépensé 349 milliards de dollars, et de nombreuses petites entreprises restent en difficulté.

Les femmes en première ligne

Alors que certainEs travailleurEs reçoivent des secours, d’autres sont attaqués. L’administration Trump a proposé d’aider les producteurs agricoles en réduisant les salaires des travailleurEs agricoles, qui sont déjà parmi les plus bas. Trump a également proposé de réduire le régime d’avantages sociaux des salariéEs du United States Postal Service (USPS). Le Congrès n’a jusqu’à présent pas réussi à refinancer l’USPS, qui pourrait faire faillite et être contraint de fermer en juin.

La pandémie affecte les femmes de manière disproportionnée. Beaucoup sont des employées de maison, des infirmières à domicile et d’autres soignantes à faible salaire qui bénéficient d’une protection moindre. Les femmes représentent 87 % des infirmiers enregistrées et 71 % des caissiers. Il est à craindre qu’en vertu des ordonnances de confinement au domicile, les femmes soient davantage victimes de violences domestiques. Dans le même temps, des responsables conservateurs de l’Ohio, du Mississippi et du Texas ont déclaré que les avortements étaient « non essentiels » et ont suspendu leur déroulement pendant la pandémie de coronavirus. Les tribunaux ont annulé certaines de ces ordonnances.

Lutte politique et luttes sociales

Trump continue d’entraver les efforts pour résoudre la crise sanitaire en diffusant de fausses informations. La semaine dernière, il a déclaré – contrairement à la Constitution – qu’il avait « une autorité totale » pour ordonner à la nation de revenir à la normale. Lorsque plusieurs gouverneurs ont dit qu’ils ignoreraient ses initiatives, Trump a reculé. Puis, lorsque des organisations de droite comme la Freedom Foundation ont organisé des manifestations – dont certaines armées – dans le Michigan, le Kentucky, le Texas, l’Oregon et Washington pour exiger la « réouverture » immédiate de ces États, Trump a tweeté son soutien.

La lutte politique centrale se joue maintenant, en grande partie, entre, d’un côté, ceux qui souhaitent suivre les conseils des experts en santé pour éviter de déclencher une deuxième vague de cas de Covid, et, de l’autre, le président, de nombreux républicains et propriétaires d’entreprises, qui souhaitent relancer l’économie dès le 1er mai. Des dizaines de milliers de vies sont en jeu.

La lutte sociale se poursuit également avec au moins 100 grèves sauvages depuis le début de la pandémie. La semaine dernière, des centaines de travailleurEs de McDonald’s, Burger King, Domino’s et d’autres restaurants ont cessé le travail pour exiger une protection de la santé. La lutte continue.

Traduction de Henri Wilno pour le site du NPA.