Nous publions ci-dessous la version longue du tract que nous distribuerons demain lors de la manifestation du secteur de l’enseignement ce lundi 27 janvier.

Imprégnée de son idéologie de darwinisme social, la coalition MR/Engagés au gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles a pris comme première cible un lieu hautement symbolique : l’école, et ses acteurs, les enseignant·es et les élèves. En attaquant l’école, le gouvernement attaque toute la société : les enseignant·es, les parents et bien sûr la jeunesse, les élèves, l’avenir.

Dans une institution déjà fragilisée par des conditions de travail impossible et le mal-être des élèves, les mesures votées par le gouvernement accentuent de façon délibérée le rôle de l’école comme mécanisme de discrimination et de sélection : des enseignant·es mal formé·es et soumis·es à chaque autorité, instruments d’une reproduction sociale; des élèves dociles et sans aucun esprit critique, subordonnées directement aux exigences de l’entreprise et du patronat; une société ignorante et manipulée. La trumpisation de nos sociétés est en marche !

Les enseignant·es ont raison de se battre et le font pour nous tou·te·s !

Plusieurs fois dans le passé,  les enseignant·es ont été mobilisé·es pour le bien commun. Il et elles n’ont pas été entendu·es.  Cependant, jamais auparavant leurs luttes n’étaient aussi directement reliées avec la société à laquelle nous aspirons collectivement et à la défense d’une école démocratique pour tou·te·s !

Leurs combats sont nos luttes collectives contre une école de l’exclusion, contre une société d’exploitation et d’oppression !

Pour le qualifiant : Alors que les enseignant·es demandaient une revalorisation de l’école qualifiante pour ne plus être la voie de relégation pour les élèves en difficulté scolaire, le gouvernement a décidé de :

  • Supprimer de 3% de moyens d’encadrement des apprentissages avec pour conséquence la perte de 500 emplois;
  • Renvoyer de l’école les élèves majeurs « en décrochage »;
  • Basculer les 7TQ de l’enseignement qualifiant à l’enseignement pour adultes dès la rentrée 25-26.

Ces mesures menacent de fermeture non seulement des options mais des écoles entières !

Mais le qualifiant n’est pas la seule cible. Des économies de taille menacent tout l’enseignement :

  • Diminution des fonds de bâtiments scolaires et report d’investissements aux infrastructures;
  • Diminution du budget des universités et des hautes écoles de 6,5 millions avec un impact direct sur l’accès aux études  de tou·te·s;
  • Diminution des budgets pour la formation continue des enseignants (IFPC), de la recherche pédagogique (ARES) et scientifique (FNRS);
  • Et bien sûr l’attaque contre les statuts !

Pour « lutter » contre la pénurie, le gouvernement compte :

  • augmenter le nombre d’élèves par classe;
  •  « avoir quelqu’un dans chaque classe devant ses élèves » : ce qui signifie qu’il peut s’agir d’une personne ni diplômée ni même qualifiée pour le métier.

Il est évident que toutes ces mesures renforceront les inégalités en accélérant la compétition entre les écoles et la division entre écoles des élites et écoles des pauvres,  mettront en cause la gratuité des frais scolaires, augmenteront le temps de travail, raboteront  la liberté pédagogique et la qualité de l’enseignement dans son ensemble.

L’enjeu social est de taille et nous concerne tou·te·s ! Faisons front, radicalement et massivement ! Répondons aux attaques en construisant la résistance avec les syndicats, avec les militant·es féministes, antiracistes, écologistes, avec ou sans emploi, avec sans ou papiers. Les  gouvernements en place, ou en gestation au fédéral, préparent une offensive sociale d’ampleur. Il faut dès à présent construire collectivement la riposte : participons aux assemblées de lutte de Commune Colère dans toutes les villes du pays ! Soutenons les enseignant·es en participant à la grande manifestation du 27 janvier et en passant par les piquets des écoles lors de la journée de grève du 28 janvier !

Nous voulons une école qui réponde à nos besoins et non aux besoins du capital. Une école ouverte, démocratique et émancipatrice pour tou·te·s !

La lutte des enseignants est la nôtre !