Nous republions ci-dessous la version longue du tract que nous distribuerons ce dimanche 22 septembre lors de la manifestation contre la construction du centre fermé à Jumet.
En mémoire du 22 septembre 1988, jour où Semira Adamu, militante sans papier, a été tuée par deux policiers lors d’une tentative d’expulsion.
Pour la liberté de circulation et d’installation et l’abolition des politiques migratoires fascistes.
Afin de soi-disant récupérer les voix du Vlaams Belang, l’ex-secrétaire d’État à l’Asile et la Migration, Theo Francken (ex- militant d’extrême-droite et dirigeant de la N-VA) avait fait voter en 2017 son fameux « Masterplan centres fermés » pour les personnes en séjour illégal : forte extension de la capacité de retour existante et création de trois nouveaux centres fermés afin de pouvoir dépasser les 5000 retours forcés. Ses successeurs (Mahdi et de Moor) ont continué le sale boulot, bavant leurs slogans creux et hypocrites (« …ferme mais humain » puis « humain mais ferme » !) En 2024, on parle même « d’externaliser nos frontières » : construire des prisons dans les pays de l’Est et du Sud global pour y renvoyer « nos déboutés ».
Car le gouvernement fédéral Vivaldi sortant (avec Ecolo et le PS) a docilement repris en main la construction des trois centres fermés dont un centre fermé de 200 places au total à Jumet d’ici 2028, ce qui en ferait le plus grand centre de détention de Belgique, avec l’appui des autorités de Charleroi (PS et Paul Magnette).
Les centres fermés sont de véritables prisons de transit avant de déporter par avion hors du territoire belge les personnes détenues, non pas pour des infractions pénales commises, mais uniquement pour des raisons migratoires.
Ces prisons sont indignes, en termes de respect des droits et des procédures ainsi qu’en termes de conditions de détention : manque criant de personnel e.a. de soignants, invasion de punaises de lit, harcèlement et violence récurrente, automutilation et tentatives de suicide, campagnes de désinformation et d’incitation à l’expulsion volontaire.
Ces prisons sont le résultat d’une politique migratoire violente dictée par l’extrême droite basée sur l’exploitation, la détention et l’expulsion de personnes dépossédées par un système capitaliste et néo-colonialiste de leur dignité et humanité.
La Gauche anticapitaliste soutient la lutte des personnes sans-papiers pour une vraie politique migratoire qui comprend :
- L’ouverture des frontières (« Toute personne à le droit de circuler librement et de choisir sa résidence à l’intérieur d’un Etat « = Déclaration universelle des droits de l’homme)
- La liberté de circulation et d’installation pour tou·te·s, également pour les non européen.ne.s, avec égalité des droits (personne n’est illégal)
- La régularisation de tou·te·s les personnes sans-papiers
- Le démantèlement des centres fermés (utilisation de l’argent récupéré pour améliorer l’accueil des demandeurs d’asile qui fuient notre désordre économique, militaire et climatique)