L’ex-candidat aux élections présidentielles françaises et porte-parole du NPA occupera la 3e place sur la liste « Anticapitalistes », portée par la Gauche anticapitaliste aux élections européennes du 9 juin prochain.
Ouvrier de l’automobile licencié, ancien candidat présidentiel du Nouveau Parti anticapitaliste (NPA) en France et conseiller municipal à Bordeaux, Philippe Poutou sera cette fois candidat en Belgique avec le soutien du NPA. « C’est pour faire entendre cette idée toute simple qu’il peut y avoir une autre Europe que celle qu’on nous impose, une Europe fraternelle, une Europe solidaire entre les peuples, entre les travailleurs et les travailleuses », a-t-il déclaré ce samedi 13 avril à Bruxelles.
« On pense qu’une autre société est possible, en Belgique et partout dans le monde aussi. Mais pour arriver à cette société alternative il faut construire un rapport de forces, non seulement nationalement mais aussi internationalement. Avec le soutien de Philippe Poutou et du NPA nous nous renforçons mutuellement », précise Denis Verstraeten, tête de liste et porte-parole de la Gauche anticapitaliste.
Pour la Gauche anticapitaliste, qui se présente pour la première fois aux élections sous le sigle « Anticapitalistes », il s’agit de proposer un débouché politique aux luttes sociales et écologiques. « Nous avons appuyé tous les mouvements d’émancipation qui ont agité la Belgique ces dernières années : grèves féministes, actions écologistes, mobilisations contre les violences policières, grève des Delhaize, solidarité avec la résistance ukrainienne… et bien entendu le mouvement de soutien à la Palestine », explique Laure Horlait, militante féministe, candidate et porte-parole de la Gauche anticapitaliste.
« Nous pensons qu’il est important que la colère, les luttes et les mouvements sociaux puissent trouver un débouché politique. Parce que cette autre société pour laquelle nous nous battons, égalitaire, solidaire, belle et agréable à vivre, ne se construira pas uniquement via une élection. Notre liste est donc aussi un appel à lutter à nos côté pour une alternative écosocialiste, féministe, antiraciste, internationaliste et radicalement démocratique », ajoute-t-elle.
« L’urgence d’un monde nouveau »
Avec le slogan « L’urgence d’un monde nouveau », la Gauche anticapitaliste veut mettre en avant un projet de société alternative, radicalement démocratique. La socialisation est l’une des revendications phares de son programme : C’est-à-dire la réquisition sous contrôle direct des travailleur·euses et des usager·ères, de plusieurs secteurs clefs de l’économie (l’énergie, les banques et assurances, la grande distribution, l’industrie alimentaire, le logement, la santé, l’éducation, les transports). Une telle réquisition rend possible la redistribution des profits, la planification des transitions nécessaires (vers une production d’énergie décarbonée, vers une alimentation sans pesticides…), mais surtout la réorganisation de ces secteurs autour des besoins réels, qui peuvent enfin être garantis, tandis que les productions inutiles et nuisibles mais rentables pour les capitalistes peuvent être abandonnées.
Pour Philippe Poutou, « il est important qu’il y ait des organisations comme la Gauche anticapitaliste qui puissent se présenter pour faire entendre une voix anticapitaliste qui dit qu’on n’est pas obligés de subir, de se résigner. C’est un combat que nous devons mener pour une Europe anticapitaliste qui s’oppose à l’Europe capitaliste et libérale ; pour une Europe écologique, féministe, antiraciste, anticoloniale, anti-impérialiste ; une Europe qui se bat contre les politiques de fermeture des frontières, qui défend la liberté de circulation et l’accueil de toutes et tous. Finalement, c’est aussi pour faire entendre l’idée qu’on doit se mobiliser nous-mêmes, qu’il faut que les peuples se battent, s’organisent et luttent. »
Photo : Philippe Poutou à Mons, en Belgique, le 29 janvier 2022 (Dominique Botte / Gauche anticapitaliste / CC BY-NC-SA 4.0)