Les Féministes anticapitalistes se mobilisent pour la Journée internationale de lutte pour les Droits des femmes et des minorités de genre : rendez-vous à Bruxelles et dans plusieurs villes de Wallonie (voir les infos pratiques plus bas) ce vendredi 8 mars, et toute l’année pour continuer le combat. Nous publions ci-dessous la version longue du tract que nous distribuerons lors de cette journée.
Toutes en grève !
Inégalités salariales, temps partiels imposés, charge mentale dans le couple, sexisme ordinaire, viols, féminicides… La riposte féministe doit s’organiser dans la rue !
La grève féministe du 8 mars, c’est partout : au travail, à la maison, à l’école. On arrête tout, le travail rémunéré et le travail invisible. Ce travail gratuit repose encore sur les femmes : tâches ménagères, cuisine, éducation et garde des enfants en bas âge, soin des personnes âgées ou malades. Quand les femmes s’arrêtent, le monde s’arrête. On comprend ainsi que leur oppression pérennise le système capitaliste.
Continuons à nous mobiliser pour un mouvement de grève réellement combatif.
Pour un féminisme anti-guerre et contre l’extrême droite
Notre féminisme est résolument anti-guerre, anti-colonial, et contre les invasions militaires et l’occupation. La solidarité avec les femmes du monde entier passe par la construction d’un mouvement féministe anti-guerre qui ose s’opposer à l’impérialisme et au capitalisme.
De l’Ukraine à la Palestine, la guerre coloniale fait rage. Alors que les femmes palestiniennes luttent depuis 75 ans contre la violence patriarcale et coloniale d’Israël, 70 % des 29 000 personnes tuées par Israël à Gaza depuis le 7 octobre sont des femmes et des enfants. Depuis deux ans, en Ukraine également, la guerre intensifie les violences de genre : le viol est utilisé comme une arme de guerre à part entière dans la stratégie militaire russe.
Ces conflits sont menés par des dirigeants d’extrême droite. Ces régions ne sont pas les seules concernées. En Europe et partout dans le reste du monde, l’extrême droite profite des multiples crises du capitalisme pour se développer et se montrer toujours plus dangereuse. Elle combine à son habituel rhétorique raciste des conceptions réactionnaires et misogynes, dans lesquelles les femmes sont uniquement vue à travers le prisme de l’épouse et de la mère dévouée.
Régularisation de toutes les personnes sans-papiers
Revendiquer la régularisation des personnes sans-papiers est un incontournable de la lutte. Les femmes sans-papiers sont surexploitées dans des secteurs essentiels comme les soins, les titres-services et de l’aide aux personnes. Malgré leur grande importance pour le bon fonctionnement de la société, ces secteurs sont sous-considérés et désinvestis. Le capitalisme profite de la vulnérabilité des femmes sans-papiers pour maximiser ses profits.
La Vivaldi, ennemi de classe
Des luttes des travailleuses de Delhaize à celles dans le secteur des titres-services et aux luttes des sans-papiers ; des actions dans les CPAS et la santé aux mobilisations du secteur non-marchand, les années écoulées depuis les élections de 2019 ont été marquées par une succession de grandes mobilisations.
A la veille de plusieurs échéances électorales, la législature du gouvernement Vivaldi illustre bien pourquoi l’État ne peut pas être l’allié des femmes et des minorités de genre. Malgré une façade pseudo-féministe, le bilan est accablant : sacrifice de la loi de renforcement de l’IVG, réforme des pensions, des crédits-temps, maintien du statut de cohabitant.e et de la loi de 1996 sur le blocage des salaires, crise de l’accueil, autant d’actions (et d’inactions) qui précarisent les femmes sur le long terme !
Si les élections permettent de porter une voix différente, ce n’est pas le temps fort de la démocratie, et c’est toute l’année qu’il faut porter des revendications radicales, qui s’attaquent à la racine de la domination du capital et du patriarcat ! Seul un mouvement féministe massif et allié des luttes anticapitalistes et antiracistes sera vraiment émancipateur.
Un tel mouvement ne peut exister qu’indépendamment de l’état et du capital, sans illusions sur les sirènes du féminisme libéral. Ce n’est pas la charité des classes dominantes au pouvoir, mais l’organisation et la force d’un mouvement féministe unitaire et de rupture assumée avec le capitalisme qui peut nous libérer !
Nous exigeons :
- Une sécurité financière individuelle pour toutes ! Individualisation des droits, relevé des allocations au-dessus du seuil de pauvreté, augmentation des salaires, pension complète ;
- Une réduction collective du temps de travail avec embauches compensatoires ;
- Des investissements massifs dans les services publics ! Crèches, santé, enseignement, culture, services sociaux, transports ;
- Désinvestissement et désarmement de la police ;
- Un financement structurel et conséquent de la lutte contre les violences faites aux femmes et aux personnes LGBTQI+ : autodéfense, prévention, accompagnement ;
- La régularisation de toutes les personnes sans papiers et en situation de séjour précaire ;
- La fin du délai de réflexion et l’extension de l’accès à l’avortement à 24 semaines !
Les élections ne changent pas le monde, mais elles permettent de porter une autre voix : celles des luttes ! C’est pourquoi avec la Gauche anticapitaliste nous voulons présenter une liste aux élections européennes. Pour ce faire, il nous faut 5000 signatures de citoyen.ne.s belges. Signer ne veut pas forcément dire que vous êtes d’accord avec nous : vous soutenez simplement notre droit démocratique à nous présenter.
Le 8 mars, manifestons ensemble :
Bruxelles :
- 14h : Nous serons présentes au Village féministe à la Place de l’Albertine, pas loin de la gare Centrale.
- 17h00 : Rassemblement pour le départ en manif, rejoins notre bloc anticapitaliste !
L’événement Facebook : https://fb.me/e/7QM9EqhHD
Nous participerons aussi à de nombreuses actions pendant la journée en soutien aux actions de grève. Si tu souhaites nous accompagner, contacte-nous !
Mons :
- 12h : Marché aux poissons pour le rassemblement du Collectif 8 mars Mons
- 17h : à la Place du Marché aux herbes, pour un rassemblement, suivi d’une manifestation mobile, et des prises de paroles de différentes organisation, dont une des Féministes anticapitalistes
Namur :
- 14h00 : accueil au Village associatif sur la place d’Armes;
- 15h00 : prises de paroles d’associations et syndicats, dont une des Féministes anticapitalistes;
- 16h00 : début de la manifestation
Qui sommes-nous ?
Les Féministes anticapitalistes sont la commission féministe de la Gauche anticapitaliste. Nous défendons l’auto-organisation des luttes par les groupes opprimés et luttons pour mettre fin au capitalisme et à tous les systèmes d’oppression. Rejoins-nous !
Photo: Manifestation contre les violences de genre à Bruxelles le 26 novembre 2023 (Gauche anticapitaliste / CC BY-NC-SA 4.0)