Les Féministes anticapitalistes soutiennent l’appel de la plateforme Mirabal Belgium et se mobilisent pour mettre fin aux violences faites aux femmes. Rendez-vous dans les rues de Bruxelles ce dimanche 26 novembre (1)Dès 12h : viens nous rencontrer au stand Gauche anticapitaliste qui sera situé dans le village féministe, aux pieds du Mont des Arts à Bruxelles – à deux pas de la gare centrale. À 13h30 : préparation du bloc des Féministes anticapitalistes dans le cortège, avant le départ de la marche à 14h. pour la manifestation contre les violences sexistes et sexuelles, et toute l’année pour continuer le combat. Nous publions ci-dessous le tract que nous distribuerons lors de la manifestation.
Les manifs contre l’EVRAS et pour le retrait de 4h de cours obligatoires sur le sujet ont montré que la possibilité de ré-organisation de l’extrême-droite et des conservateurs autour des questions de sexualités, d’éducation, de genre, d’anti-féminisme est réelle et dangereuse. La virulence des actions menées comme l’incendie d’écoles et la diffusion de fake news fait écho au renforcement des mouvements et des campagnes d’extrême-droite en Europe. En Flandre, le cordon sanitaire est soumis à une énorme pression et la campagne anti-woke de la N-VA cherche à coaliser un groupe majoritaire autour des discriminations et à délégitimer tout mouvement social féministe, antiraciste et LGBTQI+.
Les violences machistes envers les femmes, les filles, les lesbiennes, les bies et les trans continuent de faire des victimes. Au moins 24 victimes directes de féminicides depuis le début de l’année ! Les inégalités de classe et de genre se creusent : payer son loyer, se chauffer et se nourrir deviennent très difficile pour un nombre croissant de jeunes et de moins jeunes travailleuses, avec ou sans emploi, avec ou sans enfant.
Au niveau international, de l’Ukraine à la Palestine, la guerre coloniale fait rage. En un mois, plus de 11.000 palestinien·ne·s ont été tué·e·s dans les bombardements israéliens sur Gaza. Poutine n’hésite pas à justifier ses crimes au nom de la préservation « des valeurs de la famille ». À l’inverse Netanyahou justifie les crimes de guerre à coup de pinkwashing. Sonnons l’alerte féministe !
Le gouvernement Vivaldi, faux-ami des féministes et ennemi de classe !
Le gouvernement libéral et d’austérité ne nous protège pas. Il ne permet aucune rupture avec la politique du gouvernement précédent, et montre l’inefficacité et l’hypocrisie de la stratégie du « sans nous ce serait pire » du PS et d’Ecolo. Le gouvernement renforce même l’oppression des plus précaires :
- Maintien dans l’extrême-précarité et dans le statut de sans-papiers de femmes exilées du Maroc, Guinée, Congo, Afghanistan, Philippines, etc., souvent sur-exploitées dans les secteurs du nettoyage et de l’aide aux personnes dépendantes ;
- Stigmatisation des femmes au foyer issues de l’immigration, sommées de s’intégrer à tout prix dans le marché du travail ;
- Discrimination dans l’accueil des personnes demandeuses d’asile par la secrétaire d’État à l’Asile et la Migration, Nicole de Moor, qui décide de fermer l’accueil aux hommes seuls sous prétexte de prioriser les femmes et familles. Plutôt que d’apporter de vraies solutions !
- Malgré l’ouverture salutaire de nouveaux centres de prise en charge des violences sexuelles (CPVS), insuffisance de financement ce qui empêche un fonctionnement optimal (manque de formation, burn-out du personnel, etc.)
- Sous-financement des secteurs de la culture, de la santé et du social. Les CPAS à bout de souffle ! Plusieurs associations dont des associations féministes d’éducation permanente, de prévention primaire et secondaire des violences, tirent la sonnette d’alarme ;
- Nouvelle réforme des pensions et des crédits-temps qui précarise particulièrement les personnes qui travaillent à temps partiel, à 78% des femmes ;
- Gel des salaires malgré l’augmentation des prix de la vie et des profits des entreprises ;
- Statu quo sur le droit à l’avortement ;
- Une réforme du droit pénal sexuel qui renforce la justice pénale, son arsenal sécuritaire, le financement de prisons et de la police plutôt que des financements structurels pour les associations féministes de soins et de prévention existantes.
Comme le montrent les travailleuses de Delhaize et du non-marchand, nous ne pouvons pas compter sur les élections pour que nos vies changent ! En Belgique comme ailleurs, ce n’est pas la charité des classes dominantes au pouvoir, mais l’organisation et la force d’un mouvement féministe unitaire et de rupture assumée avec le capitalisme qui peut nous libérer !
Malheureusement, la colère et la rage contre le système ne suffisent pas pour le renverser. Prends part à la lutte toute l’année, organise-toi !
Nous exigeons :
- Une sécurité financière individuelle pour toutes ! Individualisation des droits, fin du statut de cohabitante, relevé des allocations au-dessus du seuil de pauvreté, augmentation des salaires, blocage des prix, pension complète ;
- La réduction collective du temps de travail avec maintien du salaire et embauches compensatoires ;
- Le renforcement des services publics ! Crèches, santé, enseignement, culture, services sociaux, transports ;
- Un financement structurel et conséquent de la lutte contre les violences faites aux femmes et aux personnes LGBTQI+ ;
- La régularisation de toutes les personnes sans papiers et en situation de séjour précaire ;
- La fin du délai de réflexion et l’extension de l’accès à l’avortement à 24 semaines ;
- L’accès gratuit à tous les types de contraception.
Qui sommes-nous ?
Féministes anticapitalistes est la commission féministe de la Gauche anticapitaliste. Nous défendons l’auto-organisation des luttes par les groupes opprimés et luttons pour mettre fin au capitalisme et à tous les systèmes d’oppression. Rejoins-nous !
Photo : Manifestation contre les violences faites aux femmes, 28 novembre 2021 à Bruxelles (Dominique Botte / Gauche anticapitaliste / CC BY-NC-SA 4.0)
Notes