En juillet dernier, PS et Ecolo ont voté, en commission Justice de la Chambre, en faveur du projet de loi Van Quickenborne (Open VLD). C’est un nouveau coup de poignard dans le dos des syndicats et du mouvement social, porté avec l’accord des soi-disant « progressistes » de la Vivaldi.

Après l’inaction gouvernementale face à la répression patronale et judiciaire lors des grèves chez Delhaize et ailleurs ; après les milliers de personnes migrantes laissées à la rue, le refus (illégal) d’accueillir les hommes seuls en centre d’accueil et la décision de faire payer les demandeurs d’asile ; après le renoncement sur la sortie du nucléaire et le retour des centrales à gaz ; après le gel des salaires et les attaques contre les crédit-temps frappant particulièrement les femmes ; voici la dernière compromission des « amis politiques », dans le dos des mouvements sociaux.

Plutôt que de s’occuper des violences policières (1)Rappelons qu’en Belgique, depuis 2018, entre 65 et 94 personnes avec ou sans papiers sont mortes entre les mains de la police., la Vivaldi, encouragée en cela par des figures du PS telles que Philippe Close, préfère s’attaquer aux manifestant·e·s, aux syndicalistes et aux activistes. Incapable de respecter les droits humains les plus élémentaires dans l’accueil des migrant·e·s, la majorité fédérale préfère se doter d’un nouvel outil judiciaire pour réprimer. Pire, en agissant de la sorte, le gouvernement pave dangereusement le chemin de l’extrême droite en embuscade. C’est du pain béni pour le Vlaams Belang et la N-VA qui se frottent les mains en attendant 2024 : la Vivaldi leur prépare le terrain liberticide pour réprimer les luttes et résistances.

Un pas en avant vers une riposte unitaire

Contre la montée du libéralisme autoritaire qu’on observe partout en Europe, la réponse de la classe travailleuse doit être la plus large et la plus unitaire possible. Nous saluons l’alliance entre le milieu associatif militant et le mouvement ouvrier contre le projet de loi Van Quickenborne. C’est la voie à suivre ! Les ressources de l’éducation populaire et de l’activisme combinées aux actions de grève, de blocage et d’occupation deviennent des armes puissantes aux mains du mouvement social pour faire face à la répression et aux destructions sociales et écologiques. Mais au-delà d’une manifestation ponctuelle, insuffisante pour les arrêter, c’est un véritable plan d’actions élaboré en commun de la base au sommet qui est nécessaire pour stopper les attaques antisociales et antidémocratiques du gouvernement et du patronat !

Les partis représentés au Parlement sont déjà tous en campagne (pré-)électorale. Le pire serait de laisser les thématiques de la droite et de l’extrême-droite (débats sécuritaires, polémiques racistes, attaques sur les minorités de genre…) s’installer dans le débat public et de laisser le terrain aux néolibéraux décomplexés ou non pendant les mois qui viennent. Ce n’est pas le moment de baisser la garde, mais bien de faire entendre la voix des luttes sociales ! Que les besoins populaires et écologiques soient au cœur des préoccupations dans l’espace public, dans nos entreprises, nos écoles et nos quartiers ! C’est par l’action collective que nous pouvons garantir cela.

La nécessité d’une alternative politique anticapitaliste large

Cette énième forfaiture commise avec l’appui de la social-démocratie et des verts le démontre encore : nous avons besoin d’une alternative politique anticapitaliste large, qui soit l’expression de la diversité des mouvements sociaux. Il ne suffit pas de vouloir remplacer le PS et Ecolo par d’autres « relais politiques » pour les organisations syndicales et associatives. Nous avons besoin d’une organisation politique qui soutienne et impulse l’auto-organisation des travailleur·euses, à la base, et qui défende un projet politique capable de relier les luttes entre elles : anticapitalistes et des travailleur·euses, féministes, antiracistes, écologiques, et bien d’autres. Nous avons besoin d’un projet politique radicalement démocratique, pour une société qui prenne soin des humains et de la planète. La Gauche anticapitaliste ne prétend pas incarner à elle seule ce projet, mais elle a l’ambition de contribuer à sa structuration. Si tu veux y participer, rejoins-nous !

Nos revendications

  • Retrait pur et simple du projet de loi Van Quickenborne ;
  • Arrêt immédiat de la répression judiciaire contre les piquets de grève et les activistes ;
  • Stop aux violences policières, désarmement et contrôle démocratique effectif de la police ;
  • Refinancement de la justice pour en finir avec la justice de classe et garantir un accès pour tou·te·s ;
  • Pour un plan d’actions et une grève interprofessionnelle à brève échéance, en front commun élargi pour la défense des droits sociaux et démocratiques aujourd’hui menacés, sans attendre les élections de 2024.

Qui sommes-nous ?

La Gauche anticapitaliste est une organisation qui lutte pour une alternative écosocialiste, féministe, antiraciste, internationaliste et radicalement démocratique. Rejoins-nous !


Photo : Dominique Botte / Gauche anticapitaliste / CC BY-NC-SA 4.0

Notes[+]