Nous publions ci-dessous le texte du tract que nous distribuerons ce lundi à la manifestation du Premier Mai de lutte à Bruxelles (rendez-vous à 11h Place Poelaert).
En Belgique comme ailleurs, la classe travailleuse, notre classe, refuse de s’avouer vaincue malgré un rapport de forces difficile. Ici, partout, les luttes resurgissent inlassablement, comme les fleurs au printemps. Luttes contre les désastres climatiques, luttes féministes, luttes dans les secteurs des soins, de l’enseignement, des cheminot·e·s, des livreurs ubérisé·e·s, des travailleur·euses sans-papiers, etc. De nouvelles formes luttes apparaissent, de nouveaux secteurs de la classe s’organisent, font l’expérience de la lutte et en tirent les enseignements.
Delhaize, une lutte décisive
En Belgique, ce sont les travailleuses et travailleurs de chez Delhaize qui montrent l’exemple. Depuis deux mois, iels refusent de plier face à la volonté patronale de franchiser les 128 magasins restants en gestion propre. Le patronat le sait, il s’attaque là à un bastion syndical. Une victoire patronale serait un grave recul pour l’ensemble du secteur, et pour l’ensemble des travailleur·euses du pays.
La lutte est acharnée et multiforme : grèves, manifestations, blocages des dépôts, soutiens d’activistes à la lutte, manifestations en magasin… La réponse patronale est féroce : les piquets de grève sont dispersés à coup de huissiers et de « robocops ». Mais la résistance est tenace, les magasins ouverts sont à moitié vides de marchandises et de travailleur·euses. Tout l’enjeu aujourd’hui est d’élargir la mobilisation à d’autres secteurs. L’appel à une manifestation nationale le 22 mai, couverte par un préavis de grève interprofessionnel, est un pas dans cette direction. La mobilisation doit être massive et démontrer toute notre force ! Une multiplication des prises de position de soutien dans d’autres secteurs, accompagnées d’assemblées sur le lieu de travail et de débrayages, renforceraient la lutte.
La Vivaldi au service des patrons
Côté gouvernemental, la coalition De Croo et son ministre de l’Emploi, Dermagne (PS), sont aux abonnés absents. La patronat est dans un fauteuil avec ce gouvernement des renoncements qui maintient les grandes orientations du gouvernement Michel. Dernière attaque en date : des atteintes au droit à l’interruption de carrière, qui frappent particulièrement les femmes. Alexia Bertrand, secrétaire d’État au Budget issue d’une richissime famille, revient avec le mythe néolibéral selon lequel il faudrait encore plus couper dans les dépenses publiques, parce qu’il n’y a « rien à aller chercher » du côté des grandes fortunes et des multinationales. La bonne blague ! Le patron des patrons, Pieter Timmermans (FEB), lui emboîte le pas et rejette d’un revers de la main, dans la presse, le projet (largement insuffisant) de réforme fiscale du gouvernement.
Un jour de lutte internationale
Le Premier mai est aussi et surtout un jour de lutte internationale. Un jour pour ne pas oublier l’histoire de la lutte des classes, mais surtout pour préparer les luttes à venir, en s’inspirant de celles et ceux qui, aujourd’hui comme hier, défient l’ordre établi, la propriété capitaliste et la répression.
En France, la lutte massive contre la contre-réforme des retraites dure depuis plus de trois mois. Macron est passé en force mais la colère ne faiblit pas et trouve de nouvelles formes au son des casseroles. La légitimité du régime est plus affaiblie que jamais ces dernières années.
En Grèce, le néolibéralisme et la privatisation du rail ont fait des dizaines de morts et des centaines de blessés lors d’un accident ferroviaire qui a déchaîné une vague de grèves et de mobilisations de masse dans la société. En Grande-Bretagne, les grèves se succèdent depuis l’été dernier, à un niveau inédit depuis 40 ans, contre la vie chère et pour les services publics. En Iran, la lutte contre le régime de la République islamique continue malgré la répression, avec à sa tête le mouvement des femmes pour leurs droits. En Ukraine, c’est toute la population, et notamment le mouvement ouvrier, qui prend part à la résistance face à l’invasion russe.
À ceux qui avaient prophétisé la fin de la lutte des classes, nous répondons : « On est là ! ». Nous avons plus que jamais besoin de lutter, pas seulement pour protéger les conquêtes sociales mais aussi pour obtenir des victoires ! Ceux d’en-haut n’ont rien d’autres à proposer qu’une vallée de larmes. Pour passer à la contre-offensive, le monde du travail a besoin d’auto-organisation, d’unité de toutes ses composantes et de toutes celles et ceux qui veulent infliger une gifle de gauche à la classe dominante. Enfin, nous avons besoin d’oser défendre un programme de combat qui part des besoins sociaux et écologiques et intègre les revendications des exploité·e·s et des opprimé·e·s en lutte.
Tout cela commence par répondre présent·e·s le 22 mai : TOU·TE·S DELHAIZIEN·NE·S !
Les prochains rendez-vous
Jeudi 4 mai 18h30 | Mons
Rencontre avec des résistants à la guerre russe en Ukraine
Rencontre avec Dmitri Zhoukov, opposant de gauche au régime russe, exilé en France ; et Denys Gorbach, chercheur ukrainien à SciencesPo Paris.
Au LAB (10 rue Marguerite Bervoets à Mons).
Plus d’infos…
Mercredi 17 mai 19h30 | Bruxelles
Contre la gentrification : à qui appartient Bruxelles ?
Conférence-débat avec Mathieu Van Criekingen, géographe, enseignant-chercheur à l’ULB.
À Maxima (144, rue du Monténégro, 1190 Forest – salle Polyvalente).
Plus d’infos…
Samedi 20 mai | Bruxelles
Belgian Pride, pour une pride de lutte !
Lundi 22 mai | Bruxelles
Grande manifestation nationale interprofessionnelle. Tou·te·s Delhaizien·ne·s
Photo : Manifestation pour le refinancement du secteur non-marchand, le 31 janvier 2023 à Bruxelles. (Dominique Botte, Gauche anticapitaliste, CC BY-NC-SA 4.0)