Des étudiant·e·s de toute la Fédération Wallonie-Bruxelles se sont réuni·e·s pour lutter contre la précarité généralisée. Une pétition ayant recueilli plus de 10.000 signatures a été déposée à la ministre Glatigny, qui y a répondu avec condescendance et mépris.
Ce jeudi 17 novembre, nous étions plusieurs centaines d’étudiant·e·s venant de toute la Belgique francophone à nous rassembler à la place du Congrès, à proximité du cabinet de la ministre MR de l’Enseignement supérieur Valérie Glatigny. Cette mobilisation était organisée par la Fédération des Etudiant·e·s Francophones (FEF) et était suivie par plusieurs syndicats, l’Union syndicale étudiante (USE), les Jeunes FGTB et CSC, et bureaux étudiants, dont l’Assemblée générale de Louvain (AGL), le Bureau des Étudiant·e·s administrateurs/trices (BEA). Les manifestant·e·s ont été accueilli·e·s par un village associatif tenu par la majorité des organisations présentes.
Les revendications de la pétition
Plusieurs revendications sont avancées par la FEF dans sa pétition qui a recueilli plus de 10.000 signatures (1)Pour signer la pétition, c’est par ici.
- Des repas à 1 € dans tous les établissements
- Des aides au logement
- Les transports en commun gratuits
- L’augmentation des bourses d’étude
- Des locaux en suffisance et chauffés pendant l’hiver
Bien qu’allant dans le bon sens, ces demandes sont insuffisantes. Du côté des JAC, nous luttons pour la suppression de la réforme du décret paysage, la gratuité des besoins élémentaires (eau, nourriture, logement, chauffage, transports en commun) et d’un enseignement critique, démocratique et populaire, et l’augmentation des allocations sociales.
Prises de parole
Plusieurs prises de paroles se sont succédé pour témoigner des difficultés rencontrées par les étudiant·e·s. Les Jeunes CSC mettaient en avant que, suite au Covid et à la hausse des prix de l’énergie, la situation économique des étudiant·e·s s’était encore empirée, les obligeant à devoir travailler encore davantage, et ainsi parfois à devoir manquer des cours pour pouvoir survivre, et ce alors que les grandes entreprises et le grand capital s’enrichissent encore plus qu’auparavant. L’USE a renchéri en partageant plusieurs témoignages d’étudiant·e·s qui vivent parfois une situation désastreuse. La FEF a ensuite partagé les revendications de la pétition, en nous signalant que le gouvernement actuel ne les avait jusque-là pas écoutées, leur seule mesure ayant été d’augmenter le nombre d’heures de travail sous statut étudiant·e, passant de 400 à 600 heures, et avec la modification du décret paysage les étudiant·e·s ont maintenant moins de temps qu’auparavant pour réussir leurs études.
Réaction indécente de la ministre
Après les discours, nous avons marché jusqu’au cabinet de la ministre Glatigny, criant et chantant divers slogans, repris par l’ensemble du cortège. Une délégation a été présenter nos revendications à la ministre, mais malgré le soutien des manifestant·e·s devant le cabinet, Glatigny y est restée insensible. Selon elle, il y aurait déjà suffisamment d’aides pour les étudiant·e·s, et un site est à leur disposition pour leurs questions et interrogations. Elle insiste également sur le fait qu’elle ne peut pas faire grand chose, oubliant d’indiquer qu’elle fait partie du MR, présent à tous les niveaux de pouvoir, et qu’il s’agit d’un choix politique de son parti de ne pas accorder davantage d’aides aux étudiant·e·s, de ne pas investir plus dans l’enseignement, et de modifier le décret paysage pour rendre encore plus difficile la réussite pour les étudiant·e·s précaires.
La suite du mouvement
La ministre Glatigny a également indiqué que certaines choses avaient déjà étaient faites, tel que le gel du minerval. Or, comme l’a précisé la FEF suite à cette rencontre, toutes ces mesures ont été obtenues suites à nos luttes, sur base de nos revendications. Sans cela, la situation aurait été encore plus dramatique pour les étudiant·e·s précaires.
Pour cette raison, nous devons continuer le combat. Lors de la mobilisation précédente, nous étions une centaine, ce 17 novembre nous étions plus de 300. Nous voyons que la colère monte et que les étudiant·e·s se mobilisent de plus en plus. La ministre Glatigny ne pourra pas continuer d’ignorer nos revendications lorsque nous seront des milliers dans la rue à nous battre pour nos droits, dès les mobilisations qui seront lancées à la rentrée de janvier. L’éducation est un droit, à nous de l’obtenir pour tou·te·s grâce à nos luttes.
Photo : Jeunes anticapitalistes
Notes