Le mercredi 19 octobre à 20h, Daniel Tanuro (membre de la Gauche anticapitaliste) débattra avec Paul Magnette (Président du PS et bourgmestre de Charleroi) à l’Eden, centre culturel de Charleroi. Un débat important sur un sujet central de notre époque.
Depuis quelques temps, le Parti socialiste (PS) se réclame de l’écosocialisme. Si on ne trouve pas grand-chose comme définition de ce terme sur le site du parti, son président, Paul Magnette, publie de ces jours-ci un ouvrage aux éditions La Découverte, « La vie large. Manifeste écosocialiste » (1)À paraître le 13 octobre 2022.. C’est dans ce cadre qu’aura lieu le débat organisé par l’Eden à Charleroi.
Il s’agit d’un débat important. L’écosocialisme représente-t-il, pour le Parti socialiste, une rupture avec le capitalisme et le productivisme ? On a toutes les raisons d’en douter. Dans son ouvrage Paul Magnette appelle à un « réformisme révolutionnaire ». La formule ferait presque sourire. Mais admettons. Ne soyons pas de mauvaise foi, on peut y voir une volonté d’aller vers un « vrai » réformisme, celui des réformes qui permettent d’avancer vers le socialisme (des avancées sociales et écologiques donc) et pas celui qui impose des contre-réformes néolibérales comme l’a fait le PS ces dernières décennies. Cela dit, on se demande quand même comment Paul Magnette et le PS peuvent un jour se féliciter de la venue de Legoland à Charleroi, soutenir l’extension des aéroports de Liège et Charleroi, s’opposer à la limitation de vitesse sur les autoroutes, tout en défendant la journée de travail de 10h (déguisée en prétendue « semaine de 4 jours »)… et le lendemain se réclamer de l’écosocialisme.
Pour nous il s’agit d’un débat fondamental entre d’une part la pratique sociale-libérale et gestionnaire (celle du PS réellement existant) et le nouveau discours réformiste de Magnette, et d’autre part une stratégie de rupture révolutionnaire (celle que nous défendons à la Gauche anticapitaliste). Il ne s’agit pas uniquement de s’attaquer à « l’hyper-concentration des richesses » (2)Comme le mentionne la quatrième de couverture de l’ouvrage de Paul Magnette. ou aux « sur-profits », rompre entièrement avec la logique d’accumulation du capital et du profit est pour nous une condition indispensable de l’écosocialisme. Certain.e.s se souviendront peut-être d’Elio Di Rupo (alors Président du PS) fustigeant « l’ultra-capitalisme » et « l’ultra-libéralisme » lors du Forum social européen en 2003. (3)https://www.dailymotion.com/video/x1ak1b On a vu les politiques qui ont été menées par la suite par Monsieur Di Rupo… Alors, rien de nouveau au Boulevard de l’Empereur ? On en saura (peut-être) un peu plus le 19 octobre.
Nous reproduisons ci-dessous l’invitation publiée par l’Eden
Personne (ou presque) ne conteste l’urgente nécessité de transformer nos modes de production et de consommation pour lutter contre les problèmes écologiques qui affectent notre planète (dérèglements climatiques, perte de la biodiversité,…).
Mais quand il s’agit de penser un autre modèle, et les moyens d’y parvenir, les choses se compliquent. Face à ces enjeux, quels sont les freins et les leviers au changement dans un régime capitaliste ? L’écosocialisme est-il une alternative crédible et désirable? Et comment amorcer le vaste mouvement social indispensable à la grande transformation ? Telles sont les questions qui seront au cœur de ce débat entre Paul Magnette et Daniel Tanuro.
Présentation des intervenant·e·s
Professeur de théorie politique à l’ULB, Paul Magnette publie aux éditions La Découverte, un nouvel ouvrage au titre surprenant, « La vie large ». Il y aborde frontalement l’enjeu écologique et le dépassement du système capitaliste. À travers ce manifeste, celui qui est également Président du PS et Bourgmestre de Charleroi ambitionne d’allier l’écologie et le socialisme, et de faire ainsi de la justice climatique une authentique lutte sociale. Faire que la « vie large » ne soit plus le privilège de quelques-uns, mais la réalité de tous…
Daniel Tanuro est ingénieur agronome, militant anticapitaliste et auteur écosocialiste. Outre de nombreux articles, il est l’auteur notamment de « L’impossible capitalisme vert » (La Découverte, 2010) et de « Trop tard pour être pessimistes. Ecosocialisme ou effondrement » (Textuel 2020). Il a dirigé avec Michael Löwy l’ouvrage « Luttes écologiques et sociales dans le monde. Allier le vert et le rouge » (Textuel, 2021). Il plaide pour un écosocialisme de rupture, internationaliste et féministe, afin d’arrêter la catastrophe productiviste.
Gratuit sur inscription sur le site de l’Eden.
Image : Eden / Festival Outre-Mondes
Notes