Ce 8 mars 2022, alors que le contexte sanitaire s’est sensiblement amélioré ces dernières semaines, des marches, rassemblements et grèves féministes ont eu lieu dans tout le pays. Étudiant·e·s, travailleur·euse·s, collectifs et syndicats ont travaillé à créer de belles mobilisations pour dénoncer encore une fois les oppressions, particulièrement exacerbées dans le contexte actuel de crise économique, que vivent les femmes et les minorités de genre. Le 8 mars est à la fois un moment pour exprimer notre colère contre cette société patriarcale, capitaliste et raciste, mais aussi un moment précieux de joie et d’énergie pour tou·te·s les féministes en lutte, qui prennent année après année la rue et militent au quotidien pour faire bouger les choses.
Cette année encore, Féminisme yeah !, la commission féministe de la Gauche anticapitaliste, avait mobilisé ses forces afin de soutenir et visibiliser les différentes actions féministes à travers le pays, des piquets de grève aux marches et rassemblements. Le féminisme révolutionnaire, anticapitaliste et antiraciste que nous défendons repose sur le développement de mouvements féministes autonomes et auto-organisés, notre action en ce 8 mars vise donc à soutenir les travailleus·e·s, étudiant·e·s, femmes sans papiers et autres féministes en lutte de Belgique et du monde entier et à sensibiliser un large public à nos revendications pour révolutionner la société.
Dans la continuité des trois dernières années de grève lancées à l’initiative du Collecti.e.f 8 mars (mouvement rassemblant différents collectifs et féministes), Féminisme yeah ! a défendu en ce 8 mars un appel à la grève féministe, c’est-à-dire la grève du travail productif et du travail reproductif, qui est exercé en grande majorité par les femmes, et sans lequel la société capitaliste ne pourrait se maintenir. Néanmoins, par rapport aux années précédentes qui avaient vu naître un mouvement très positif avec l’appel national à la grève à l’initiative du Collecti.e.f 8 mars, on déplore un affaiblissement du mouvement féministe auto-organisé défendant l’organisation de grèves féministes comme stratégie clé de la lutte antipatriarcale. Selon nous, l’expression de la colère ou l’organisation ponctuelle de manifestations ne suffira jamais à renverser le système patriarcal, c’est-à-dire remporter des victoires qui bénéficient à toutes les femmes et pas seulement aux privilégiées. Du côté des syndicats, on ne peut que célébrer le préavis de grève intersectoriel déposé grâce aux militantes féministes dans et à l’extérieur de la structure. Seulement, nous regrettons lourdement le manque de mobilisation interne. Des grèves féministes massives avec une coordination importante doit rester notre objectif pour les années à venir
Cette année, le 8 mars ne peut être évoqué sans mentionner la guerre, qui touche durement le peuple ukrainien depuis plusieurs semaines, mais aussi, rappelons-le, le peuple afghan, palestinien, yéménite,… Contre la guerre et les impérialismes, le mouvement féministe doit être solidaire des peuples touchés par ces conflits et de tous les peuples en lutte. La guerre est aussi une question féministe, les conflits armés et l’exil touchent durement les femmes et les minorités de genre et ont souvent pour conséquence des reculs significatifs de leur droits. Féminisme yeah ! est solidaire du peuple ukrainien et des autres peuples victimes de la guerre. Nous soutenons au niveau international toutes les féministes en lutte contre la guerre, contre les impérialismes, le colonialisme et le capitalisme. Nous avons largement relayé lors de ce 8 mars l’appel des féministes russes contre la guerre en Ukraine (Feminist Anti-War Resistance), qui reste un des mouvements d’opposition les plus combatifs en Russie. Pour lutter contre la guerre, nous devons également demander l’ouverture des frontières, l’accueil des populations exilées, le retrait des troupes russes d’Ukraine et la sortie de la Belgique de l’OTAN.
Voici un compte-rendu non-exhaustif des différentes mobilisations féministes de ce 8 mars 2022 :
Hainaut
À Mons, une centaine de personnes se sont rassemblées sur la grand place à l’initiative du Collecti.e.f 8 mars de Mons, avec comme forces présentes, la Mutinerie montoise, COMAC/PTB, le groupe de travail féministe de l’ORE (Organisation représentative des étudiant·e·s de l’UMons) et Féminisme yeah! et la Gauche anticapitaliste. À Ath et à Tournai également, des rassemblements ont eu lieu.
Gand
Dans le centre-ville, une marche organisée par le Collecti.e.f 8 mars a rassemblé plus de 1000 personnes. Un piquet de grève féministe a été organisé par le personnel de nettoyage de l’usine Arcelor Mittal, pour protester contre les salaires trop bas et leurs conditions de travail précaires et intenables : le personnel de nettoyage est passé de 150 personnes à 50 en un an, augmentant considérablement la charge de travail de chaque employée. Les employées présentes au piquet de grève parlent “de conditions de travail inhumaines”. À l’Université de Gand, un piquet de grève féministe pour “une université plus solidaire” a également eu lieu, avec notamment comme demandes : la fin de la sous-traitance du personnel de nettoyage, de garderie, etc. et la mise en place d’ un comité disciplinaire indépendant et un point de contact pour les agressions et les discriminations.
Anvers
Pour la quatrième fois, le Collecti.e.f 8 Maars d’Anvers a appelé à une grève des femmes. Plus de 700 militant·e·s se sont réunis, y compris la Gauche anticapitaliste et Féminisme yeah!. Le coup d’envoi de la journée d’action a été donné dans le quartier étudiant, car ces derniers mois, les jeunes et les étudiant·e·s sont également descendu·e·s dans la rue pour dénoncer les agressions. Iels se sont également tenus aux côtés du personnel de nettoyage lorsqu’il s’est mobilisé pour obtenir de meilleurs salaires et conditions de travail. De là, la manifestation/marche s’est dirigée vers la Coninckplein, au centre du quartier 2060, où un événement de clôture a eu lieu avec de nombreux discours et performances. Cette année, nous avons particulièrement progressé dans l’élargissement de notre collectif avec une plus grande présence des acteurs syndicaux, également dans les travaux préparatoires. L’appel à la grève en front commun syndical est clairement le résultat de la pression que nous exerçons. De plus en plus d’actions sont organisées le 8 mars par de nombreux acteurs. La ville d’Anvers a même mis en place un programme « Strong Women’s Network ». Cependant, en tant que collectif, nous veillons à ne pas nous laisser instrumentaliser, nous sommes un collectif autonome, et chaque nouvelle coopération est donc discutée en interne. Pour l’année prochaine, il est important de faire jouer un rôle plus important aux nouveaux·elles jeunes qui ont participé à cette journée du 8 mars. Les actions du collectif gagnent en résonance à Anvers, il est important que cela se fasse avec le plus de voix possible.
Bruxelles
Dans la capitale, Féminisme yeah ! s’était organisée en deux équipes pour soutenir les différentes actions féministes de la journée. Nous avons tenté de visibiliser un maximum les piquets de grève organisés aux quatre coins de Bruxelles afin de faire vivre la grève féministe, dans l’élan de ces trois dernières années.
Dès 8h, nous nous sommes rendu.e.s au piquet de grève féministe organisée par les étudiant·e·s de l’IHECS, une première pour cette haute école de communication et journalisme située dans le centre de la capitale. Leurs revendications : des mesures pour lutter contre les discriminations faites aux femmes et minorités de genre au sein de l’école, mais également des mesures pour mettre fin à la précarité étudiante et aux discriminations dans le monde du travail.
Un grand rassemblement avait lieu également sur le campus du Solbosch de l’Université libre de Bruxelles (ULB), rassemblant étudiant·e·s et quelques travailleur·euse·s (professeur·se·s, employé·e·s, nettoyeur·ses·s) qui s’étaient également mises en grève féministe, afin de « rendre visible ce qui est invisible en cessant de travailler, de prendre soin, d’étudier et de consommer, et de montrer ainsi que quand les femmes s’arrêtent, le monde s’arrête ! ». Leurs revendications portaient à la fois sur des mesures contre les discriminations sexistes à l’université et une prise en charge sérieuse des violences sexuelles et du harcèlement à l’ULB, quelques mois après le mouvement #Balancetonbar dénonçant l’impunité des agresseurs sexuels dans les bars. Les revendications touchent également la précarité étudiante et dans le monde du travail et académique, qui fragilise encore plus les femmes et minorités de genre. Des demandes comme des places en crèches garanties pour les enfants d’étudiant·e·s et de travailleur·se·s, y compris de la sous-traitance, la mise en place de structures d’accueil pour les étudiant·e·s et de travailleur·se·s vivant des violences, un accès inconditionnel aux espaces de l’université quel que soit l’habillement ont été mises en avant, ainsi que la revendication d’un salaire étudiant pour mettre fin à la précarité étudiante. Plusieurs prises de parole ont eu lieu sur le campus, dont une intervention de Féminisme yeah !, où nous avons rappelé que la grève féministe est un moyen de lutte historiquement efficace, et qu’ensemble, si nous nous arrêtons tou·te·s, nous pouvons renverser la société capitaliste. Pour prendre en charge le travail reproductif assuré aujourd’hui majoritairement par les femmes (gratuitement ou dans des emplois précaires), Féminisme yeah ! a présenté ses revendications : la socialisation du travail du soin et du secteur des titres-services, un accès à l’avortement et à la contraception 100% libres et gratuits et un refinancement massif des services publics, ainsi que des budgets structurels pour lutter contre les discriminations que vivent les femmes et les personnes LGBT.
Dans la matinée, nous nous sommes également rendu.e.s sur le piquet de grève du Planning familial Séverine, à Anderlecht, où les travailleuses de différents plannings à Bruxelles s’étaient mises en grève à l’initiative du Groupe d’action des centres extra-hospitaliers pratiquant L’avortement (GACHEPA) afin de faire pression sur le gouvernement pour une nouvelle loi IVG en Belgique, avec un délai permettant de pratiquer l’IVG jusqu’à 20 semaines (au lieu de 12 comme c’est le cas actuellement – pour rappel, le gouvernement Vivaldi s’est formé en mettant au placard lors des négociations cette nouvelle loi IVG). Ce piquet était l’occasion de rencontrer les travailleuses de terrain et de rappeler qu’en Belgique comme ailleurs, la lutte pour le droit à l’avortement est une lutte vivante : tant que l’accès à l’avortement reste conditionné, nous devons continuer à mobiliser nos forces. Féminisme yeah ! demande un allongement du délai pour l’IVG à 24 semaines comme c’est le cas aux Pays-Bas, ainsi que la suppression du délai de réflexion obligatoire de 6 jours. Nous déplorons tout de même le peu de présence extérieure en soutien de ce piquet de grève, et pensons qu’il est vraiment essentiel que le mouvement féministe soutienne et donne de la visibilité à ces mobilisations des travailleur·euse·s, comme cela avait été fait lors du 8 mars précédent avec un tour des piquets de grève à vélo.
Le collectif polonais « Elles sans frontières » était également présent au piquet de grève du planning et a pris la parole pour faire le point sur la situation en Pologne, où l’avortement est interdit et l’accès à la contraception est de plus en plus difficile. La guerre en Ukraine impacte également les femmes et personnes LGBT polonais·es, puisqu’elles font face à un gouvernement de plus en plus conservateur et craignent un affaiblissement des mouvements féministes. En effet, les militant·e·s féministes polonais·es font face à des arrestations et des attaques juridiques, qui rendent leur lutte de plus en plus difficile. Pour Féminisme yeah !, la solidarité internationale passe tout d’abord par la lutte dans nos pays respectifs : continuons à mettre la pression à nos gouvernements pour que notre droit à l’avortement soit respecté, ce qui nous permet ensuite d’exercer une solidarité concrète avec les femmes du monde entier qui n’ont pas ce droit (transfert de pilules abortives, accueil et régularisation des femmes exilées, etc.).
Féminisme yeah ! a également soutenu l’action des Mères veilleuses, un réseau d’entraide et de solidarité entre mères monoparentales, qui organisait une action devant le tribunal de la famille de Bruxelles aux côtés de l’organisation Fem & Law. Elles y dénonçaient les discriminations systémiques que vivent les mères monoparentales, allant du mépris de leur colère légitime jusqu’à leur mise en danger et celle de leurs enfants en cas de conjoint violent.
En début d’après-midi, les syndicats ont pris la parole devant la gare centrale pour présenter leur revendications, qui concernaient surtout la question de l’augmentation des salaires, ainsi que les inégalités salariales et de pension (pour rappel, aujourd’hui, en Belgique, l’écart salarial entre les femmes et les hommes est de 23%, tandis la pension d’une femme est en moyenne 30% moins élevée que celle d’un homme). Outre des délégué·e·s syndicaux·ales de la CSC et la FGTB, des puéricultrices, des femmes de ménage, des infirmières ont pris la parole pour exposer leurs revendications sectorielles. La Ligue des travailleuses sans papier était également présente pour demander des critères de régularisation clairs.
Dans l’après-midi, nous avons rejoint le village féministe organisé devant la gare centrale à l’initiative de la Marche mondiale des femmes, où nous avons installé notre stand, distribué nos tracts et installé les panneaux que nous avions réalisé sur les grèves féministes historiques et les avancées qu’elles ont permises.
À 17h30, nous avons rejoint la manifestation qui partait de la gare centrale et rassemblait environ 5000 personnes. Parmi les forces en présence, outre Feminisme Yeah et la Gauche anticapitaliste : ROSA, le PTB, différents collectifs rassemblés en un Bloc VNR et révolutionnaire rassemblant différentes organisations, les syndicats, un petit bloc paysan·ne·s et allié·e·s, des collectifs de femmes kurdes et guinéennes, plusieurs organisations féministes institutionnelles et de nombreuses féministes pas spécialement organisées dans un collectif.
Malheureusement, on peut regretter un parcours de manifestation qui a fait passer la marche dans des rues très peu fréquentées, donnant donc peu de visibilité à cette lutte. Ensuite, la marche était peu coordonnée, ce qui a donné lieu à de la confusion et peu de cohésion : à la fin de la manifestation, nous avions en effet perdu beaucoup de participant·e·s et il y avait peu de personnes présentes pour écouter les prises de parole. C’est dommage, car il y a eu notamment une intervention du collectif ESPER [épouses sans papiers en résistance] qui dénonce la situation très précaire des femmes n’ayant pas la nationalité belge qui souhaitent divorcer d’un mari violent, mais se retrouvent dès lors sans permis de séjour en Belgique et sans aucune forme de protection.
Après la manifestation, nous nous sommes rendues à un rassemblement organisé par des femmes sans-papiers dans une occupation. Leur prise de parole rappelait que toutes les femmes sont loin d’être égales entre elles, et que la solidarité du mouvement féministe leur est essentielle. Féminisme yeah ! demande la régularisation de tou·te·s les personnes sans-papiers, dans un contexte où cette lutte est plus nécessaire que jamais : l’année passée, le gouvernement Vivaldi a non seulement laissé 475 personnes sans-papiers mettre leur vie en danger dans une grève de la faim (tentative désespérée d’obtenir des papiers pour des personnes que le système exploite tout en leur refusant tous droits fondamentaux), mais il a également trahi sa promesse de réévaluer leur processus de régularisation. De plus, récemment, les conditions d’accueil des réfugié·e·s ukrainien·ne·s en Belgique démontrent que le gouvernement Vivaldi discrimine les exilé·e·s selon leur origine et fait le choix politique – d’un racisme à peine dissimulé – de ne pas accueillir dignement tou·te·s les réfugié·e·s.
Bilan et perspectives
Le premier constat que nous pouvons tirer de ce 8 mars est que, même si des collectifs combatifs se mobilisent et que des actions très positives, utiles et nécessaires se sont déployées, les différentes forces en présence sont peu unifiées et coordonnées. Ceci est globalement dû à des divergences politiques. Nous avons d’une part des organisations féministes institutionnelles qui mobilisent peu de militant·e·s et ne soutiennent pas un appel à la grève. Ensuite, des organisations féministes auto-organisées qui mobilisent leurs membres et dont les revendications sont essentielles, mais qui tendent parfois à privilégier un entre-soi limitant dans une perspective de mobilisation de masse. Enfin, des collectifs de travailleur·euse·s, d’étudiant·e·s ou de femmes sans-papiers dont les actions de grève ou les revendications ne sont pas assez visibilisées. Il y a peu de dialogue politique et stratégique entre ces différents collectifs. En conséquence, la mobilisation est fragmentée et perd donc de son potentiel révolutionnaire. Pour que la lutte féministe soit capable de transformer radicalement la société, nous avons besoin d’un mouvement féministe autonome et auto-organisé. Nous avons besoin de dialoguer, de nous allier afin d’atteindre nos objectifs et de nous organiser tout au long de l’année, et pas seulement pour le 8 mars. Nous avons besoin d’un appel à la grève déterminé, de mobilisations et d’assemblées féministes tout au long de l’année.
À Bruxelles principalement, Féminisme yeah ! a tenté un maximum de visibiliser les différents piquets de grève des travailleur·euses·s et étudiant·e·s, car c’est pour nous là que réside le moyen de pression le plus puissant des femmes : dans leur travail, productif et reproductif, qui permet de faire tourner cette société. Nous regrettons cette année que ces initiatives aient été peu suivies et soutenues par le mouvement féministe. Pour les années à venir, notre objectif doit être de réussir à rassembler les forces syndicales et les forces du mouvement féministe afin de faire front ensemble contre le capitalisme et le patriarcat. Pour les années à venir, nous devons œuvrer à mieux nous connaître entre différents collectifs, à échanger et à construire ensemble une stratégie commune de lutte globale à même de mobiliser largement les femmes et toutes les personnes opprimées par ce système.
Un autre constat est que la mobilisation perd de son ampleur, en terme de nombre de personnes mobilisées. Est-ce dû à un effet de la politique « pro-féministe » sur laquelle le gouvernement Vivaldi communique abondamment ? N’oublions pas que son bilan est très mauvais : au moins 22 femmes tuées par leur (ex)-conjoints depuis le 8 mars dernier, des étudiant·e·s agressé·e·s dans les bars, des discriminations envers les femmes portant le foulard, peu de budget pour la prévention des violences et l’accompagnement des victimes, une précarité grandissante, etc. Nous ne devons pas nous laisser leurrer par les effets d’annonce d’un gouvernement qui prend systématiquement depuis le début de sa législature des mesures anti-sociales, racistes et discriminantes pour les femmes et les minorités de genre.
Malgré ces limites, le 8 mars reste un moment positif, joyeux, stimulant, une journée qui nous prouve que le mouvement féministe est une force importante et vivante, tant en Belgique qu’au niveau international, et qui nous donne de l’énergie pour les luttes à venir. L’expression de la colère et de la rage des féministes en cette journée est essentielle. La prochaine étape, pour Féminisme yeah ! et toutes les autres forces anticapitalistes et antipatriarcales, est de continuer à soutenir et à s’impliquer dans l’auto-organisation du mouvement féministe autonome, et travailler au jour le jour à construire ensemble notre révolution.