Les luttes se déconfinent à nouveau en Belgique. Ce sont les enseignant.e.s francophones qui ont donné le coup d’envoi avec leur belle mobilisation des 10000, jeudi 10 février, pour de meilleures conditions de travail et contre les mauvaises réformes en préparation. Ce dimanche 27 février, c’est le PTB qui appelle à descendre dans la rue et à crier “haut et fort : basta !” Le message « protégeons les gens, pas les puissants” rassemble trois grandes revendications : 

  • Contre l’augmentation des factures d’énergie : une TVA à 6% sur l’énergie.
  • Contre la vie qui est de plus en plus chère : une augmentation des salaires.
  • Pour combattre la pandémie, des investissements dans la santé et les services publics et une gestion sanitaire plus démocratique.

Alors que le mouvement social actuel est généralement dans une posture défensive, la Gauche anticapitaliste souligne dans cette initiative du PTB le fait qu’il s’agit d’un appel offensif qui propose aussi des éléments d’alternative à la politique actuelle. Il y a en effet de quoi être en colère et faire savoir que la politique actuelle est invivable pour de larges couches de la classe travailleuse. Baisser le prix de l’énergie pour les travailleur.se.s, augmenter les salaires et investir dans la santé sont des nécessités immédiates, après deux ans de pandémie et un an et demi de gestion calamiteuse du gouvernement De Croo. 

Nous ne sommes pas dupes du “bla bla” de la Vivaldi

Ce gouvernement est celui du “bla bla bla” : mardi 15 février, c’était Dermagne, ministre PS, qui affirmait la main sur le coeur qu’il refuse qu’on retourne “au XIXème siècle” en matière de droit du travail…tout en décidant de nouvelles mesures qui mettent en danger la limite journalière du temps de travail, qui mettent un peu plus de côté le contre-pouvoir syndical, gèlent les salaires et prolongent la condition ultra-précaire des coursier.e.s livreurs/euses Ubereats, Deliveroo !

Ce sont les mêmes socialistes et verts qui nous jettent 100€ de miettes à la figure pour nos factures d’énergie qui explosent en même temps que les profits d’Engie et co, tout en prévoyant des centrales au gaz et en laissant la porte ouverte au nucléaire ! Pour la justice sociale, l’écologie et le climat, on repassera. Mais le mouvement pour la justice climatique et contre ces projets et technologies nuisibles n’a pas dit son dernier mot.

Alors que le mouvement féministe prépare le 8 mars, c’est l’occasion de rappeler que les mesures antisociales de la Vivaldi sont aussi des mesures anti-femmes. Ce sont elles qui sont les plus nombreuses dans les secteurs essentiels, elles qui sont les plus durement frappées par les bas salaires (comme par exemple ceux des aides-ménagères en titres-services), elles qui forment la majeure partie des familles monoparentales aux conditions de vie précaires et, pour n’oublier personne : ce sont aussi les femmes sans-papiers, notamment les travailleuses domestiques, qui se heurtent au mur de la politique raciste de la Vivaldi qui refuse de leur accorder des papiers, des droits et la dignité ! 

La Vivaldi veut nous faire manger des symboles, mais personne n’est dupe. Face à la crise sanitaire, elle s’est limitée à faire pression sur les individus, considéré.e.s principalement comme des consommateurs/rices égoïstes, pendant que les entreprises – notamment pharmaceutiques – mais aussi en général, ont fait ce qu’elles voulaient. La politique de santé publique, la médecine de première ligne et les hôpitaux ont dû tout encaisser. Et le Sud global attend toujours un libre accès à des vaccins de qualité et bon marché ! 

Nos vies valent plus que leurs profits !

Pour sortir de cette pandémie et en finir avec les inégalités, l’exploitation capitaliste de la nature et du vivant et les oppressions de race, genre, orientation, … nous devons combattre ce système qui ne profite qu’à une minorité possédante, la classe capitaliste.

Il est urgent de proposer des alternatives à ce monde injuste et destructeur afin de défendre une société radicalement démocratique, respectueuse de la planète et de l’environnement, où la production se fait en fonction de nos besoins.

Tou.te.s dans la rue le 27 février

L’initiative du 27 février est donc positive parce qu’elle vise à re-mobiliser des milliers de travailleurs/euses dans la rue. Mais il est nécessaire d’offrir des perspectives au-delà des mobilisations ponctuelles et/ou autour d’un seul parti et de faire le lien entre les différentes luttes. Pour cela, le PTB dispose de nombreux relais pour réveiller les syndicats, les organisations les plus massives de la classe travailleuse en Belgique. Les rendez-vous féministes, antiracistes et écologiques du mois de mars fournissent également, à nouveau, des points d’appui en ce sens. Pour sortir l’ensemble de notre classe d’une posture défensive, cela nécessite aussi d’impulser au maximum l’auto-organisation collective par en-bas, en toute indépendance vis-à-vis d’appareils d’organisations et associations, liés aux sociaux-libéraux du PS et des verts, qui freinent et démoralisent notre camp social. 

En résumé : nous avons besoin d’un large front social et politique, avec les courants syndicaux combatifs, la gauche radicale, les mouvements sociaux, féministe, climatique et antiraciste, qui offre un cadre unitaire de lutte démocratique, conséquente et prolongée contre les libéraux de droite et “de gauche” qui nous gouvernent. C’est aussi une manière de combattre les courants réactionnaires en embuscade, qui sont les meilleurs ennemis des libéraux.

Notre camp social, celui des exploité.e.s et des opprimé.e.s, a besoin d’un mouvement social fort et unitaire, pour changer le rapport de forces, dans la rue, sur les lieux de travail et dans la société. C’est pourquoi nous serons présent.e.s et appelons toutes les organisations de gauche et les mouvements de lutte à rejoindre cette manifestation afin de contribuer au débat et construire la lutte pour remettre à l’ordre du jour une rupture anticapitaliste et des revendications qui vont au fond des problèmes urgents auxquels nous faisons face :

  1. L’énergie et la santé sont des besoins fondamentaux : l’industrie énergétique et l’industrie pharmaceutique doivent être socialisées, c’est-à-dire propriété publique sous contrôle des travailleur.se.s et des publics concernés. Les brevets sur les vaccins anti-Covid doivent être supprimés pour garantir l’accès du monde entier à la protection.
  2. Il faut libérer et fortement augmenter les salaires : supprimer les lois de 1996 et 2017 qui empêchent de négocier et d’obtenir collectivement des augmentations salariales brutes suffisantes, revenir à une indexation automatique complète des salaires, qui intègre les prix de l’énergie, et instaurer un salaire minimum de 14€ bruts de l’heure.
  3. Nous avons besoin de plans massifs d’investissements publics pour la création et l’isolation des logements et bâtiments, pour l’enseignement et pour les soins de santé, en particulier la première ligne. Non aux 14 milliards d’investissements dans l’armée décidés par la ministre Dendonder (PS) !
  4. Nous avons besoin d’urgence d’assemblées de travailleur.se.s en présentiel à travers tout le pays, en front commun syndical, pour débattre et élaborer un plan d’action offensif de la base au sommet face aux multiples crises du capitalisme.

Soyons tou.te.s ensemble dans la rue le 27 février à 12h à la Gare Centrale de Bruxelles !