La Gauche anticapitaliste a pris connaissance du jugement prononcé par la Cour d’appel de Liège, par lequel les condamnations des 17 syndicalistes sont confirmées pour ce qui concerne la prison (de 15 jours à un mois, avec sursis), mais aggravées pour les amendes infligées (plusieurs centaines d’euros).

Ainsi, dans la Belgique de 2021, un tribunal sanctionne, non des actes de violence, mais le simple fait d’avoir participé à une action syndicale comportant un barrage routier (soi-disant entrave méchante à la circulation, art. 406 du code pénal).

Cette décision de la Cour d’appel de Liège, comme celle qui a condamné en 2019, pour le même motif, le président de la FGTB d’Anvers, Bruno Verlaeckt, remet gravement en question non seulement la liberté d’action syndicale, mais aussi celle de tous les mouvements qui luttent pour la défense du climat, ou les droits des femmes, des sans-papiers, ou de tout autre mouvement qui s’exprimerait dans la rue. Cette décision complète l’arsenal d’attaques du monde patronal contre les militant.e.s syndicaux/les (harcèlement des militant.e.s dans les entreprises, huissiers et astreintes en cas de piquets de grève, actions unilatérales devant les tribunaux…).

La FGTB annonce sa décision de se pourvoir en cassation, et si nécessaire d’aller devant la Cour européenne des droits de l’homme. Elle organisera dès ce mercredi, dans les entreprises, des assemblées du personnel qui auront pour objectifs d’informer et sensibiliser les travailleur.se.s aux enjeux démocratiques et syndicaux de ce jugement et d’annoncer une journée d’action couverte par un préavis de grève de 24 heures. 

Nous soutenons ces initiatives et appelons tou.te.s les travailleur.se.s à y participer, en front commun. Mais c’est finalement aussi, et surtout, dans la rue, là où elle est remise en question, qu’il faudra manifester notre détermination à défendre la liberté d’expression et de lutte syndicale, politique, sociale.

S’exprimer publiquement est un aspect essentiel des droits démocratiques.

La Gauche anticapitaliste dénonce cette décision scandaleuse de la Cour d’appel de Liège, elle appelle l’ensemble des associations et mouvements sociaux à se mobiliser pour la défense de la liberté d’expression démocratique, et participera aux actions qui s’organiseront dans ce sens.

Bas les pattes du droit de grève et de la liberté de manifester !