Le 21 juillet, c’est la fête nationale belge. Elle commémore le fait que le 21 juillet 1831, M. Léopold Georges Chrétien Frédéric de Saxe-Cobourg-Saalfeld a prêté serment en tant que premier roi des Belges. Le Congrès national, une assemblée élue via des élections censitaires par 30 000 dignitaires, bourgeois, ecclésiastiques et propriétaires terriens, l’avait élu roi.
30 000 électeurs sur une population de 3,5 millions à l’époque, dans ce qui était en train de devenir la Belgique (mais qui comprenait encore l’entièreté du Luxembourg et du Limbourg). Léopold Ier était littéralement le troisième choix. La minorité républicaine au Congrès avait perdu la bataille et devrait faire face à une répression sévère dans les décennies suivantes.
Rien à célébrer !
Cette année, la Première ministre Sophie Wilmès a annoncé que la fête nationale serait célébrée en mode mineur, sans défilé militaire. Elle souhaite honorer en particulier les « héro.ïne.s du soin ». Nous pensons que l’État belge, la monarchie et les différents gouvernements portent une immense responsabilité dans la mort des près de dix mille victimes du Covid-19, dont plusieurs milliers auraient parfaitement pu être évitées. Alors que le personnel soignant, le personnel des maisons de repos, les travailleurs et travailleuses des secteurs essentiels ont dû affronter la pandémie, parfois avec les moyens du bord, avec la crainte d’être contaminé ou de contaminer collègues, patient.e.s, ou proches.
Les responsables de cette tragédie auraient dû démissionner depuis longtemps s’ils avaient eu le moindre sens de la décence. Comme ils ne le feront pas, il n’appartient qu’à nous de donner un signal fort lors de cette « fête » nationale.
Nous nous opposons aux monarques non élus (la monarchie est un des derniers résidus anachroniques de l’Ancien régime) ainsi qu’à un État qui échappe de plus en plus au contrôle des citoyen.ne.s, instrumentalisé par des gouvernements néolibéraux qui profitent des pouvoirs spéciaux pour imposer des mesures antisociales après avoir mis en danger notre santé et nos vies. Non, vraiment, il n’y a rien à célébrer tant que nous devrons continuer à nous battre pour une république démocratique, sociale et hospitalière !
Une république démocratique et hospitalière
Nous sommes pour une république qui en finisse avec les chefs d’État non élus, les gouvernements qui échappent au contrôle des citoyen.ne.s et l’État répressif. Nous n’avons pas besoin d’un État fort, mais d’une république forte dans sa politique sociale.
Nous n’avons pas besoin d’un président fort, mais d’une république avec une présidence collective et tournante, sans privilèges/avantages spéciaux. Une république radicalement démocratique, avec des droits politiques et sociaux égaux et équitables pour tou.te.s celles et ceux qui vivent dans ce pays, y compris les personnes sans-papiers.
Une république fédérale
Nous sommes pour une république fédérale où les habitant.es de Flandre, de Wallonie et de Bruxelles peuvent autant que possible décider de leur propre sort, mais où l’on opte pour une sécurité sociale et des services publics forts, au service de la collectivité.
Une république sociale et écologique
Nous sommes pour une république qui rompt avec la politique néolibérale, le capitalisme et l’impérialisme. Une république qui œuvre pour que toutes et tous aient un emploi décent, utile et humain, des services publics gratuits et accessibles à tou.te.s : soins de santé, transports publics, éducation, logements sociaux, garde d’enfants, culture, loisirs, etc. Une république qui donne la priorité à la sauvegarde du climat et de l’environnement, tout en respectant la justice sociale.
Une république qui mette fin au passé colonial et au néocolonialisme
Nous sommes pour une république qui mène une politique radicale de mémoire et d’éducation décoloniale, mais aussi une politique de réparation et de restitution envers les anciennes colonies. Une république qui annule les dettes et qui s’engage dans des relations économiques justes et équitables avec les anciennes colonies et les autres pays du Sud global.
Un république féministe
Nous sommes pour le droit des femmes à disposer de leur corps par un libre choix. Nous voulons des moyens financiers et des délais suffisants pour qu’elles puissent avorter quand elles le souhaitent de façon sécurisée. Nous défendons le droit des femmes à s’habiller comme elles le souhaitent sans risquer ni violences ni exclusion scolaire ou professionnelle. Nous combattons ce système politique où des partis de droite jouent avec le ventre des femmes pour souffler sur les braises ultraconservatrices dans la population.
Une république antiraciste et sans frontières
Nous sommes pour la liberté de circulation, d’installation pour tou.te.s, la régularisation immédiate et définitive de toutes les personnes sans-papiers avec égalité des droits afin que plus aucun.e ne meure des balles ou des mains de la police, comme Mawda Shairi ou Semira Adamu. Nous combattons ce gouvernement composé de partis responsables de rafles, d’expulsions violentes de personnes migrantes, mais également de violences et de meurtres policiers contre les populations racisées.
Un 21 juillet de lutte
Ce n’est que dans la convergence des luttes et des mobilisations que nous pourrons atteindre ces objectifs. Déboulonnons la monarchie ! Vive la république sociale, décoloniale, féministe, écosocialiste, fédérale, autogérée et solidaire !
Ce mardi 21 juillet la Gauche anticapitaliste organise trois rassemblements, avec différentes organisations partenaires :