La population est occupée à essayer de traduire dans la pratique le fameux calcul des rencontres avec leurs proches (quatre maximum, toujours les mêmes, pas trop longtemps, en respectant les distances, pas de bisous, pas de câlins, etc.). Et ce lundi, le commerce a rouvert dans les grandes galeries commerçantes (Grands Prés à Mons, Cora à Hornu, dans le piétonnier de Mons et dans tous les zonings commerciaux des alentours. De nombreux.ses travailleurs/euses vont devoir regagner leur poste de travail la peur au ventre, les débordements de nombreux clients sont prévisibles dans des lieux qui ne s’y prêtent guère. Le masque n’est pas obligatoire pour les clients et les moyens de protection pour le personnel ne sont pas garantis dans toutes les enseignes…

Est-ce bien le moment ?

Les chiffres de la pandémie pour la région sont alarmants. Dans son édition du weekend, Le Soir publie une carte qui montre que notre région détient tous les records en termes de mortalité : un bond de +146% par rapport à pareille époque au cours des cinq dernières années.

Toute la région est un des foyers de contamination les plus denses, en moyenne le nombre de personnes détectées COVID-19 a été multiplié par 2,7 entre le 31 mars et le 8 mai (272%). Et certaines communes c’est au-delà de 3 fois (320% à Dour, 402% à Frameries, 309% à Quiévrain, 315% à Saint-Ghislain). Et faut-il rappeler l’hécatombe dans les Maisons de Repos (et de Soins) au cours des dernières semaines ? Faut-il rappeler l’état d’épuisement du personnel de soins dans ces institutions et dans les hôpitaux ?

Il faut des décisions fortes

Le Gouvernement n’a pas osé s’opposer aux fédérations patronales qui réclamaient une reprise rapide. Il a passé outre les recommandations du Groupe d’Experts (GEES) et de l’OMS pour un déconfinement prudent. Les délais entre les différentes phases sont trop rapprochés pour évaluer les effets réels sur la pandémie. On est loin des prévisions en ce qui concerne les tests, les masques et le nombre personnes pour assurer le tracing… Et c’est dans ces conditions que les écoles devraient reprendre en deux temps le 18 et le 25 mai…

Nous pensons que les autorités communales de la région devraient prendre en commun des décisions fortes, en mesure de limiter une deuxième vague de propagation du virus dans la région.

Il faut s’interroger sur l’utilité d’une nouvelle vague de réouverture de commerces dès maintenant. Ce n’est pas le moment de faire des inaugurations…

Il faut peser sur les Pouvoirs Organisateurs de l’enseignement pour reporter les rentrées que la majorité des parents et des enseignants craignent.

Et il faut tout faire pour soutenir les nombreux citoyens, les plus frappés par la pauvreté et la précarité (25 à 35% de la population) qui en ont pris plein la gueule avec les politiques austéritaires des dernières années et que la crise sanitaire n’a fait qu’enfoncer. Un exemple ; soutenir les associations et les citoyen.ne.s qui organisent l’aide alimentaire et celles qui sont actives pour soutenir les femmes victimes de violences conjugales, supprimer les obstacles administratifs pour l’obtention de l’Aide Médicale Urgente, dégager des moyens et des logements pour assurer le droit au logement pour tous…

Nous appelons à constituer un front large, syndicats, associations et citoyens engagés autour de ces questions.

Par la Gauche anticapitaliste Mons, le samedi 9 mai.