Nous reproduisons ici la carte blanche publiée(1)https://www.rtbf.be/info/opinions/detail_levons-nous-contre-la-montee-de-l-extreme-droite-en-belgique-et-en-europe?id=10231362 sur le site de la RTBF par la coalition Stand Up(2)https://www.facebook.com/pg/StandUpAntifa et plus de 70 signataires.
Nous, citoyen.ne.s avec et sans papiers, organisations issues du mouvement social dans toute sa diversité (du mouvement ouvrier, de l’antiracisme, du féminisme, des luttes LGBTI+, de l’antifascisme, de la jeunesse, de défense des droits humains, pacifiste), lançons un appel à l’action face à la montée de l’extrême droite. Au niveau fédéral et régional en Belgique, le parti d’extrême droite Vlaams Belang a fait une percée électorale dramatique. Dans nombre de pays d’Europe, comme en France, en Pologne, en Hongrie, au Royaume-Uni, en Italie, les partis d’extrême droite sont également les grands vainqueurs des élections européennes.
Cette montée de l’extrême droite dans les parlements et aux gouvernements ne vient pas de nulle part. En effet, ces dernières années nous avons constaté la multiplication des mesures répressives, racistes, sexistes et antisociales : déchéance de nationalité qui crée des citoyen·ne·s de seconde zone, criminalisation de la solidarité avec les migrant.e.s et chasse aux exilé.e.s dans la Méditerranée, nombreuses entraves au droit de grève ou encore attaques du secret professionnel pour les assistant.e.s sociaux/les… Celles-ci constituent autant d’atteintes directes à nos droits fondamentaux qui nous font glisser vers un régime plus autoritaire et inégalitaire. La Belgique, où l’on constate avec ce dimanche noir les résultats de 4 ans de politiques anti-sociales sans précédent et de la banalisation du racisme au plus haut niveau de l’Etat, ne fait malheureusement pas exception.
Cette régression s’inscrit dans un contexte de concentration des richesses combinée avec une crise sociale durable et l’aggravation de la pauvreté, produites par plusieurs décennies de politiques de coupes budgétaires dans les services publics et la sécurité sociale, de précarisation du travail, fruits amers d’un projet de société qui vise à la compétition généralisée de tou.te.s contre tou.te.s. Ce contexte est également marqué par un racisme et un sexisme structurels (dans l’accès au logement et à l’emploi notamment) ainsi que par la criminalisation des personnes sans-emploi, exilé.e.s ou sans-abri.
La banalisation par de nombreux partis de discours habituellement réservés à l’extrême droite, qui aboutit à la montée d’agressions physiques islamophobes, racistes, antisémites ou encore à l’encontre des personnes LGBTI+, à la mort de Mawda Shawri, a achevé de préparer le terrain pour la remobilisation des courants identitaires et néo-fascistes. Les paroles préparent le terrain aux actes et nous devons refuser toute forme de complaisance à l’égard de racisme et de sexisme.
Derrière leur communication bien rodée, leur costume-cravate et leur utilisation virale des réseaux sociaux centrée notamment autour d’une propagande complotiste et désignant des boucs-émissaires, ces groupes et partis constituent une grave menace pour l’immense majorité de la population. Travailleur.se.s, femmes, personnes LGBTI+, personnes victimes de racisme, défenseurs/euses des droits humains, de la Terre et des libertés démocratiques, il est essentiel de nous unir contre ce projet de société qui cherche à imposer le mensonge, la haine raciale et le culte de la virilité violente au service de l’oppression et de l’autoritarisme.
L’extrême droite au pouvoir, c’est un saut en avant vers l’horreur. Ce sont les attaques néolibérales, homophobes, contre les populations indigènes et contre les droits humains en général, du gouvernement néofasciste de Jair Bolsonaro au Brésil. Ce sont les assassinats racistes, LGBTI-phobes et contre des militant.e.s progressistes, comme en Grèce avec les sbires de l’Aube Dorée. Ce sont les attaques contre le droit à l’avortement et les droits des femmes en général, comme en Alabama, en Pologne ou en Andalousie. C’est la criminalisation des sans-abri, des migrant.e.s, des Roms ainsi que la « Loi esclavage » permettant la surexploitation des travailleur.se.s, comme en Hongrie.
Nous appelons à descendre dans la rue et à le refaire tant que ce sera nécessaire. Nous appelons dès maintenant la population à la plus grande vigilance et à se lever contre l’extrême droite où qu’elle soit. Nous nous engageons pour une mobilisation large de la société civile et de toutes les personnes conscientes : refusons de laisser le champ libre à l’extrême droite et au fascisme, dans nos quartiers, nos lieux de travail, d’étude et de loisirs. Il y a bien assez de richesses et de travail dans ce pays pour que tout le monde puisse vivre dignement et librement. Nous défendons une alternative solidaire, dans l’unité et l’inclusivité des classes populaires, quel que soit le genre, la couleur de peau, les convictions, l’orientation sexuelle, la santé ou le handicap, contre tous les racismes (notamment l’islamophobie, l’antisémitisme, la négrophobie, la romophobie et le racisme envers les migrant.e.s), pour la justice sociale, les droits et libertés démocratiques et une réelle égalité des droits.
Par cet appel, nous exprimons notre solidarité avec les populations qui doivent faire face à la répression d’Etats totalitaires et de l’extrême droite et qui luttent pour la démocratie. Nous affirmons que l’extrême droite n’a pas sa place ni dans les parlements et gouvernements, ni dans nos rues et que notre front uni se mobilisera, tant que nécessaire et sur tous les terrains possibles, pour l’empêcher de nuire. Nous vous donnons rendez-vous pour vous lever contre l’extrême droite ce mardi 28 mai à 18h à la Place du Luxembourg.
Ils ne passeront pas !
Coalition Stand-Up contre l’extrême droite et le fascisme
Signataires
- Alexis Deswaef, co-Président de la Plateforme Citoyenne de Soutien aux Réfugiés & Président d’honneur de la Ligue des Droits Humains
- Ariane Estenne, Présidente du MOC
- Jean-François Tamellini, secrétaire fédéral FGTB
- Felipe Van Keirsbilck, secrétaire général de la Confédération nationale des employés (CNE)
- Estelle Ceulemans, secrétaire générale FGTB Bruxelles
- Julien Dohet, Sécrétaire Politique SETCA Liège, membre du Front AntiFasciste Liège 2.0
- Muriel Di Martinelli, secrétaire fédérale CGSP ALR
- Rudy Janssens, secrétaire général CGSP IRB Bruxelles
- Mehdi Kassou, Plateforme Citoyenne de soutien aux réfugiés
- Mustapha CHAIRI, Président du Collectif Contre l’Islamophobie en Belgique
- Philippe Vansnick, secrétaire fédéral adjoint CSC BHV
- Thomas Englert, Secrétaire Fédéral du MOC de Bruxelles
- Aurore De Keyzer, responsable nationale des Jeunes Organisés et Combatifs
- Jérémie De Clerck, Président du MOC Bruxelles
- Olivier De Schutter, professeur à l’UCLouvain
- Thomas Weyts, Solidair Gent et SAP
- Sixtine van Outryve, chercheuse et assistante en droit à l’UCLouvain
- Carmelo Sutera, président de la CNAPD
- Eric Toussaint, porte-parole international du CADTM
- Sébastien Gratoir, Acteur des temps présents
- Samuel Cogolati, chercheur en droit international à la KU Leuven
- Anne-Sophie Bouvy, assistante en droit à l’UCLouvain et avocate au barreau de Bruxelles
- Jean Matthys, chercheur en philosophie à l’UCLouvain
- Pierre-Etienne Vandamme, chercheur en philosophie à la KU Leuven
- Isabelle Vanden Berghe, détachée pédagogique Jeunes FGTB
- Christelle Macq, chercheuse et assistante en droit à l’UCLouvain
- Agathe Osinski, chercheuse en sciences politiques à l’UCLouvain
- AF, Gauche anticapitaliste
- Eva Maria Jimenez Lamas, permanente CSC et militante féministe et antiraciste
- Olivier Malay, chercheur en économie à l’UCLouvain
- Martin Vander Elst, anthropologue (UCL-LAAP), membre du comité Mawda
- Daniel Tanuro, militant écosocialiste
- Karim Brikci, photographe et délégué syndical
- Xavier Briké, anthropologue (UCL)
- Véronique van der Plancke, avocate au Barreau de Bruxelles et Collaboratrice scientifique à l’UCL
- Auriane Lamine, chargée de cours à l’UCLouvain
- Elisabeth Lagasse, chercheuse en sociologie à l’UCLouvain
- Corentin Lahouste, chercheur en littérature à l’UCLouvain
- Christine Guillain, professeure à l’USL-B et présidente de la Commission Justice de la LDH
- Julie Ringelheim, chercheur qualifié au FRS-FNRS et chargée de cours à l’UCLouvain
- Juliette Arnould, avocate au Barreau de Bruxelles
- Manon Libert, avocate au Barreau de Bruxelles
- François-Xavier Lievens, assistant en droit à l’UCLouvain
- Robin Bronlet, avocat Progress Lawyers Network Bruxelles
- Thomas Mitevoy, avocat Progress Lawyers Network Bruxelles
- Hind Riad, avocate Progress Lawyers Network Bruxelles
- Jehosheba Bennett, avocate au Barreau de Bruxelles
- Pauline Delgrange, avocate Progress Lawyers Network Bruxelles
- Leila Lahssaini, avocate
- Pascale Vielle, professeure à l’UCLouvain
- Stephanie Demblon, militante, secteur associatif
- Anne Löwenthal, secteur associatif
- Catherine Patris, juriste en C.P.A.S
- Antoine Hennart, administrateur à La Compagnie de la Bête Noire
- Delphine Piraux, juriste et déléguée syndicale CGSP
- Luc Janssenswillen, politologue et musicien
- Aurélie Vandenbroucke, psychologue en maison médicale et planning familial
- Catherine Cremers, criminologue
- Sarah Ganty, Maîtresse de conférence (ULB)
- Céline Caudron, militante féministe
- Irene Zeilinger, féministe
- Anne Raymon, féministe, secteur associatif
- Bruno Trefois
- Daniel Adam – travailleur culturel – Compagnie Maritime
- Carol Sacré, anthropologue, UCLouvain/Laap
- Eve Hanson, anthropologue
- Sandrine Franceschi, animatrice
- Louise Lambert, militante féministe
- Doris Pipers, psychologue et anthropologue
- Bénédicte Philippon, comédienne et auteure
- Bernard Wesphael, membre fondateur d’Ecolo et Président de groupe honoraire au Parlement de Wallonie
- Julien Degreef, citoyen engagé
- Jérémie Piolat, anthropologue
- Pieter-Augustijn Van Malleghem, chargé de cours (UCLouvain)
- Christine Rizzo, avocate
- Jean Spinette, échevin de l’éducation de la Commune de Saint-Gilles
- Hugo Vranken, Jeunes anticapitalistes
Notes