Ce dimanche 24 mars, pour la deuxième année consécutive, des milliers de personnes sont descendues dans les rues de Bruxelles pour lutter contre le racisme, les discriminations et pour l’égalité des droits. Elle a été organisée par la plateforme 21 mars, qui a reçu le soutien de près de 160 organisations et des dizaines de signataires individuels. Il y a eu de nombreuses marches contre le racisme dans d’autres pays européens(1)Le 21 mars est la Journée internationale de lutte contre le racisme promu par les Nations-Unies.. Aux Pays-Bas, par exemple, 10 000 personnes sont descendues dans la rue quelques jours après que l’extrême droite eut remporté un grand succès lors des élections au Conseil provincial en y devenant le premier parti.
La manifestation semblait beaucoup plus combative que l’an dernier. Ce parcours, plus court, qui se terminait à la Place du jeu de Balle dans les Marolles, a certainement aidé. Malheureusement, le bourgmestre et la police de Bruxelles n’ont pas voulu accorder l’autorisation de visiter certains lieux symboliques du passé colonial belge (statue équestre de Léopold II, place Lumumba à Ixelles,…).
Il y avait beaucoup de jeunes qui étaient en tête de cortège de la manifestation, des migrant.e.s et des personnes racisées. Les auto-organisations de migrant.e.s et de sans-papiers étaient très bien représentées. Il y avait aussi de nombreuses organisations de la société civile et mouvements de jeunesse (Society Building, Hart boven Hard, groupes de Chiro et de Scouts,…).
Parmi les mouvements et partis politiques, nous avons remarqué une forte présence du PTB, Groen et Ecolo et une petite délégation du SP.a, aux côtés de la gauche radicale : LSP, Vonk, la Gauche anticapitaliste–SAP, …. Il y avait aussi une délégation bien visible de la gauche kurde et turque. Un beau groupe de la CSC qui a mettait en valeur le travail avec les sans-papiers et la Ligue des travailleuses domestique et de petits groupes de militants de la FGTB (perdu dans le cortège), mais il n’y avait certainement pas eu de mobilisation massive réelle dans les syndicats.
Ils ont appelé à la manifestation, mais ont malheureusement refusé de signer la plateforme pour la manifestation du 24 mars. La revendication de supprimer l’interdiction des signes religieux (lire : l’interdiction du foulard), la demande de régularisation de tou.te.s les sans-papiers, la décolonisation des esprits et de la loi expulsion étaient apparemment difficiles dans certaines parties du mouvement syndical. Les syndicats doivent d’urgence moderniser et actualiser leurs revendications antiracistes.
Continuer à insister sur la loi anti-discrimination, qui, même selon l’UNIA, ne fonctionne pas, n’est plus suffisant. Ils sont vraiment à la traîne et ne suivent pas l’évolution des revendications du mouvement antiraciste en Belgique (cfr. 11 priorités pour un Plan d’action interfédéral de lutte contre le racisme). De toute évidence, nous avons besoin d’en débattre fermement au sein des syndicats et avec eux.
Il est clair qu’une manifestation comme celle du week-end dernier était malheureusement nécessaire, tout comme la reconstruction d’un vaste mouvement antiraciste actif, radical, inclusif et décolonial. Nous espérons donc que le succès de dimanche permettra à la plateforme de continuer à s’étendre dans les différentes villes et régions et de rester active, même entre les grandes manifestations annuelles.
Traduit du néerlandais par Hamel Puissant.
Notes