Dès le début des années 1930, les marxistes révolutionnaires sont confrontés à un défi : l’outil créé au lendemain d’Octobre 1917, l’Internationale communiste, a été transformé en une succursale de la diplomatie stalinienne, ayant «purgé» les partis nationaux, trahi les montées révolutionnaires en Chine et abouti en Allemagne à une défaite sans combat face au nazisme.
Reconstruire une internationale
Après août 1914, il avait déjà fallu résister à la soumission aux gouvernements impérialistes des dirigeants de l’Internationale socialiste. Aussi, en moins de 20 ans, au cœur de la guerre puis des poussées révolutionnaires et du triomphe du fascisme, fallait-il reconstruire l’organisation internationale des militantEs révolutionnaires.
Loin de vouloir se limiter au réseau des bolchéviks-léninistes, Trotsky et ses camarades essayèrent d’abord, sans succès, de se rassembler avec les « centristes » du Bureau de Londres qui résistaient à la main-mise du stalinisme et s’étaient prononcés en faveur de la création d’une IVe Internationale. Le but était de reconstruire une Internationale de masse. Il était indispensable de poursuivre le chemin ouvert par l’Internationale communiste en 1919 et de s’organiser solidement face à la guerre qui s’annonçait et aux bouleversements révolutionnaires à venir. La IVe Internationale fut finalement créée en 1938 avec l’espoir que le petit nombre de militantEs rassemblés pourraient croître comme cela avait été le cas, entre 1915 et 1919, autour des internationalistes.
Un projet toujours d’actualité
La IVe Internationale ne s’est pas transformée en organisation révolutionnaire de masse après la guerre, mais la nécessité de construire une telle internationale est toujours d’une actualité pressante. Le monde a été bouleversé depuis 80 ans : extension puis dislocation du glacis stalinien et retour de la Russie dans le système capitaliste international, révolutions en Chine et à Cuba, guerre d’indépendance dans les empires coloniaux amenant à leur effondrement. Tous ces événements ont mis en mouvement des dizaines de millions d’hommes et de femmes cherchant les voies d’une société démocratique débarrassée de l’exploitation capitaliste et des oppressions, satisfaisant les besoins sociaux. Les centaines de milliers de femmes et d’hommes chassés de leur zone de vie par les guerres et les dérèglements climatiques, le réchauffement de la planète, la montée de nouveaux mouvements réactionnaires dans plusieurs parties du monde viennent s’ajouter aux méfaits quotidiens des politiques d’austérité capitalistes. Les tâches tracées par les révolutionnaires de 1938 sont toujours à l’ordre du jour, et c’est aux militantes et aux militants d’aujourd’hui d’y répondre, dans les luttes et les mouvements sociaux, et en construisant, face aux dérives chauvinistes étriquées, une force politique révolutionnaire anticapitaliste et internationaliste, menant de front le combat féministe, écologiste, antiraciste, anti-discriminations et prolongeant l’ambition du Manifeste communiste qui a inspiré la Ie Internationale.
Publié sur le site du NPA.