Cette déclaration a été adoptée au rallye de fermeture des 35e Rencontres Internationales des Jeunes qui a eu lieu cette année à Billund au Danemark, organisé par le SUF.
À la fin des rencontres internationales des jeunes (RIJ), plus de 130 jours se sont écoulés depuis l’assassinat de la conseillère municipale Marielle Franco et du chauffeur Anderson Gomes. Le vendredi 27 juillet, elle aurait fêté ses 39 ans. Marielle représentait ce qu’il y avait de meilleur en nous : une femme noire et féministe, issue des favelas, LGBT, mère célibataire, socialiste et militante pour les droits humains.
Marielle était une voix puissante contre la brutalité policière, le racisme, le sexisme et la LGBTQIphobie. En 2016, en tant que membre du Parti Socialisme et Liberté (PSOL), elle a été élue au conseil de la ville de Rio de Janeiro, étant la cinquième candidate la plus plébiscitée.
Dans le contexte de l’intervention militaire dans la sécurité publique de l’état de Rio de Janeiro, décrétée le 16 février 2018 par le président illégitime Michel Temer, Marielle a joué un rôle essentielle en luttant contre toutes les violations des droits humains qui s’étaient intensifiés. Deux semaines avant son exécution, Marielle a été élue comme rapporteuse pour la commission enquêtant sur les conséquences de cette intervention.
S’opposant à la guerre brutale que l’état brésilien entreprend comme une politique de répression contre le trafic de drogue, Marielle a donné une assistance directe aux victimes de la violence institutionnelle dans les favelas et a assisté les familles des officier·e·s de police tué·e·s, en tant que coordinatrice de la commission pour les droits humains dans le conseil de la ville de Rio de Janeiro.
Son meurtre a un caractère politique clair, et est une attaque sérieuse contre la démocratie brésilienne. L’exécution de Marielle, aussi bien que le nombre grandissant de meurtres de figures du mouvement social et les manifestations de certains secteurs de l’armée demandant une intervention militaire dans le pays, fait partie d’une tentative de présenter une alternative réactionnaire à la profonde crise économique, politique et sociale que nous vivons dans notre pays.
Néanmoins, celleux qui ont essayé de museler la voix de Marielle et ses combats se sont trompé·e·s. Son assassinat a stimulé une mobilisation populaire grandissante au Brésil et dans d’autres endroits du monde. Ielles ont essayé d’enterrer nos idées mais ielles ont planté des graines. Nous sommes des millions, multipliant l’héritage de la résistance de Marielle. Nous soulignons que la solidarité des sections de la Quatrième Internationale, qui a relayé notre indignation, a été très importante, gardant en vie les idées que nos camarades représentent.
Marielle presente !
28 juillet 2018
Traduit de l’anglais par Goto Van Kern.