Haytham Mohamadeen, avocat du travail et activiste socialiste, a été arrêté par les forces de sécurité égyptiennes vendredi 18 mai à l’aube, selon des médias locaux et des activistes des droits humains. Des officiers de la Sécurité nationale et de la police ont effectué un raid contre son logement et l’ont emmené vers une destination inconnue.

Ce n’est pas la première fois que Haytham est visé par la répression de l’État égyptien. Il faisait partie des plus de 1 000 personnes arrêtées durant la vague de répression contre les manifestations dénonçant la cession des îles de Tiran et Sanafir par le gouvernement égyptien à l’Arabie saoudite en avril 2016.

Une source des services de sécurité a affirmé à l’agence Reuters que Haytham était « soupçonné d’appartenir à une organisation terroriste ». Après avoir disparu pendant plus de 24 heures, Haytham a comparu devant un procureur qui lui a annoncé 15 jours de détention provisoire pour les chefs d’accusation suivants : collaboration avec une organisation terroriste, agitation pour des manifestations, troubles à la paix sociale et agissements contre les intérêts des citoyens, le tout dans le cadre de l’enquête autour des manifestations spontanées qui ont éclaté après l’annonce de l’augmentation des prix des tickets de métro du Caire.

Évidemment, Haytham n’a rien d’un terroriste. C’est un des avocats du travail les mieux connus d’Égypte et un activiste des Socialistes révolutionnaires.

Grèves

Il a travaillé sans relâche pour défendre des ouvrierEs grévistes contre les attaques de l’État et des patrons, sur les piquets comme dans les tribunaux, défendant des conducteurs de bus, des travailleurs et travailleuses des hôpitaux, des ouvriers métallurgistes et des cheminotEs ainsi que des victimes de tortures et de violences policières.

Il avait déjà été arrêté en septembre 2013 alors qu’il se dirigeait vers le tribunal pour y défendre des métallurgistes de Suez dont la manifestation avait été attaquée par la police, provoquant une campagne de solidarité internationale pour sa libération.

Dans un communiqué, Amnesty International affirme que « au vu de la campagne de répression qui est en cours depuis l’élection présidentielle, nous exprimons notre profonde inquiétude quant à l’arrestation de Mohamadeen chez lui tôt ce matin. Haytham a défendu des centaines de travailleurs qui ont été persécutés pour avoir constitué des syndicats indépendants et réclamé de meilleures conditions de travail. Les autorités égyptiennes sont connues pour leur usage de la détention arbitraire et des disparitions forcées pour punir les avocats des droits humains et les membres de l’opposition. Il est donc fort possible qu’il soit en ce moment même en train de subir des mauvais traitements de la part des autorités. »
Haytham doit être libéré immédiatement.

Version originale de l’article publiée le 19 mai sur socialistworker.org