Ci-dessous, le texte du tract distribué par la Gauche anticapitaliste à l’occasion des actions syndicales de ce lundi 28 septembre.

Après des décennies de coupes budgétaires dans la santé et la Sécurité sociale, il est temps de dire « Basta ! » et de changer de logique. Même avec cette pandémie, les libéraux et chrétiens-démocrates veulent serrer la ceinture aux services publics et à la santé. PS et Verts négocient et se préparent déjà à essayer de démoraliser les mouvements sociaux et syndicaux. Refusons de tomber dans le piège !

Certaines « élites » politiques veulent pousser à une plus grande régionalisation des soins de santé et de la sécurité sociale. Nous ne pouvons pas laisser passer ça ! Des soins de santé de grande qualité doivent être accessibles à tou.te.s. La sécurité sociale est le patrimoine de la classe travailleuse. Elle est financée par nos salaires, ceux des travailleurs/euses de Bruxelles, de Flandre et de Wallonie. Si son financement est sous pression, c’est parce que les patrons veulent payer toujours moins de notre salaire socialisé : les cotisations. Le patronat refuse aussi d’utiliser l’enveloppe budgétaire prévue pour l’augmentation de nombreuses allocations sociales.

D’autres choix politiques sont possibles

La pandémie de Covid-19 que vit le monde a jeté une lumière crue sur le manque de moyens et la précarité du travail dans les secteurs essentiels, mais aussi sur le besoin fondamental pour la société d’avoir droit à une protection sociale forte. La pauvreté et le chômage augmentent. Ce n’est pas moins, mais plus de ressources qui doivent être mobilisées pour protéger les jeunes, les personnes âgées, les femmes, les travailleurs/euses sans emploi, les sans-papiers et les personnes racisées. Les mouvements fascistes et racistes tentent de monter les gens les uns contre les autres, en montrant du doigt des boucs émissaires.

Visons les véritables coupables : les capitalistes, leurs amis politiques et leur soi-disant marché « libre ».

Le gouvernement fédéral de Wilmès et les partis qui le soutiennent – avec leur dogmatisme selon lequel « les solutions viendront du marché » – n’ont pas pu fournir à temps les équipements de protection au personnel, ni tester la population en masse. Il est politiquement responsable de la mort de milliers de personnes âgées dans des maisons de repos, dans la solitude. Il n’a d’autre préoccupation que de donner la priorité à l’économie (capitaliste) sur tout le reste, y compris les vies humaines, en particulier dans les classes populaires. Nous sommes à près de 10.000 mort.e.s en Belgique, sans compter la crise sociale et celle de la santé mentale. La crise a permis aux États de développer toute une batterie de mesures ultra-sécuritaires aux accents antidémocratiques et autoritaires. Nous avons besoin d’un profond changement de société.

Imposer nos revendications par la lutte et l’organisation

La classe travailleuse est en état de légitime défense. Cette crise montre que sans travailleur.se.s, aucune richesse n’est produite. Pour obtenir des victoires, nous avons besoin de nous organiser collectivement et démocratiquement, dans les ateliers, les quartiers, les écoles, etc.

Rejetons clairement l’agenda politique patronal. À nous tou.te.s d’imposer d’autres choix de société !

Les rassemblements d’aujourd’hui sont un premier pas, le mouvement syndical doit trouver son inspiration dans les mobilisations récentes du secteur de la santé, celles contre le racisme et les rassemblements des personnes sans-papiers. Il est urgent que les syndicats mènent une contre-offensive combative pour sauver les emplois, empêcher les fermetures d’entreprises et imposer des réductions du temps de travail pour la semaine de 30 heures, sans perte de salaire et avec embauches compensatoires.

La pandémie ne peut servir à étouffer nos droits démocratiques. Soyons responsables, respectons les mesures de protection mais soyons clair.e.s : les grèves et manifestations dans l’espace public restent absolument vitales pour défendre nos intérêts.

Aujourd’hui, nous descendons dans la rue pour dire « Assez » aux gouvernements et au patronat, pour dire « Basta ! » au retour à la « normalité » inhumaine qui donne la priorité à la chasse aux profits sur les vies humaines. Nous voulons défendre une nouvelle normalité, dans laquelle la vie devient le cœur de la politique, dans laquelle la santé et la protection sociale sont garanties et forment ainsi la base d’une société juste, solidaire et humaine.

Organisons-nous dans nos syndicats, nos collectifs militants et nos mouvements politiques pour imposer ce changement !

Pour un plan d’urgence sociale qui remet la vie au cœur de la société

  1. Des soins de santé gérés par les équipes soignantes, en lien et sous le contrôle des représentant.e.s des usager.e.s, pour définir les besoins et organiser le travail. Annulation de la dette des hôpitaux ; Refinancement, mise sous contrôle 100% public du secteur des soins (santé, maisons de repos, aides à domicile, etc.) et du secteur pharmaceutique (contrôle des stocks et de la production) ; Gratuité des soins, médicaments, tests et équipements sanitaires nécessaires. Réquisition des entreprises capables de produire les équipements, sous contrôle des salarié.e.s et des publics concernés ; Pour un système de santé qui considère les besoins spécifiques des femmes et des personnes LGBTI+ dans leur intégralité.
  2. Maintien définitif de toutes les mesures d’urgence sociale de ces derniers mois : arrêt des expulsions de locataires, des contrôles et sanctions contre les travailleurs/euses sans-emploi, annulation des dettes des ménages pour les besoin essentiels (eau, énergie, loyer), refuges pour les victimes de violences (femmes, LGBT) et les personnes sans-abri, etc.
  3. Salaire minimum à 14€ de l’heure.
  4. Hausse de toutes les allocations sociales au-dessus du seuil de pauvreté. Pension minimum à 1500€ nets par mois.
  5. Refédéralisation du secteur des soins de santé.
  6. Refinancement des services publics et de la Sécurité sociale, garanti par un impôt de crise de 10% sur les grandes fortunes, abolition du tax-shift et des autres réductions de cotisations patronales à la Sécu, ainsi que la suspension pour audit de la dette publique, en vue de son annulation.
  7. Régularisation des personnes sans-papiers et suppressions des centres fermés.